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Rigoletto fait trembler Auguste

Orange
Théâtre Antique
07/30/2011 -  & 2 Août 2011
Giuseppe Verdi: Rigoletto
Patrizia Ciofi (Gilda), Marie-Ange Todorovitch (Maddalena), Cornelia Oncioiu (Giovanna), Leo Nucci (Rigoletto), Vittorio Grigolo (Il Duca di Mantova), Mikhail Petrenko (Sparafucile), Roberto Tagliavini (Monterone), Julie Robard-Gendre (Il Pagio), Marie Karall (La Comtessa Ceprano), Stanislas de Barbeyrac (Matteo Borsa), Jean-Marie Delpas (Il Comte Ceprano), Armando Noguera (Marullo), Dario Luschi (Uschiere del Corte)
Orchestre national de France, Chœurs des Opéra-Théâtre d’Avignon, Opéra de Nice, Opéra de Toulon, Opéra de Tours, Aurore Marchand, Giulio Magnanini, Christophe Bernollin, Emmanuel Trenque (Chefs des chœurs), Roberto Rizzi-Brignoli (direction musicale)

Paul-Émile Fourny (mise en scène), Louis Désiré (scénographie et costumes), Patrick Meeüs (lumières), Élodie Vella (chorégraphie)


L. Nucci (© B. Abadie & C. Reveret)


Après une Aida vocalement peu enthousiasmante, les quarantièmes Chorégies d’Orange s’achèvent sur un Rigoletto de rêve qui met le feu au Théâtre Antique et fait trembler les pierres plusieurs fois millénaires de l’amphithéâtre romain. Auguste, qui pourtant en a vu (et entendu) d’autres, semble trépigner sur son socle, levant le poing comme pour signifier au vulgum pecus de cesser ce vacarme et d’aller se coucher. Peine perdue. Vingt-cinq minutes après que le dernier accord a fini de résonner, le public est encore là pour ovationner les chanteurs. Tout le monde en prend pour son grade et les Ultramontains sont frappés des salves les plus nourries. À commencer par le tandem Leo Nucci - Patrizia Ciofi. À soixante-neuf ans, Leo Nucci (dont les contrats courent jusqu’en 2016) affiche une étonnante santé vocale. Le célèbre baryton verdien force l’admiration. La voix n’a pratiquement pas pris une ride et la caractérisation de ce personnage touchant et dérisoire est toujours aussi brillante.


En l’absence de Roberto Alagna cet été, Orange a trouvé une coqueluche de remplacement en la personne de la soprano Patrizia Ciofi, dont la Lucia (2006) et la Violetta (2010) avaient en leurs temps fait couler ici-même une encre louangeuse. Sa Gilda est de très haut niveau, vocalement nuancée avec des aigus mordants et un medium étoffé. Les passages ornementés n’ont rien d’un déploiement de virtuosité mais, au contraire, expriment l’envol du rêve d’une jeune fille à la fois naïve et élégiaque.
Fait devenu rarissime, la fin du duo du troisième acte « Sì, vendetta, tremenda vendetta … » sera bissé.


Vittorio Grigolo, dans le rôle du Duc de Mantoue, est lui aussi très applaudi. Si l’enthousiasme est un peu forcé et le trait parfois légèrement trop appuyé, ce ténor est doté d’une voix puissante au timbre ensoleillé, comme on les aime à Orange.


Et les rôles dits « secondaires » ne sont pas secondaires du tout. Mikhail Petrenko est un Sparafucile de choix, Roberto Tagliavini (Monterone), Jean-Marie Delpas (Le Comte Ceprano), et Marie-Ange Todorovitch en Maddalena chantent avec conviction et éloquence.


Dans cette distribution des prix où presque tout le monde reçoit des feuilles de laurier tombées du front impérial (la mise en scène de Paul-Émile Fourny n’a rien de particulièrement remarquable sinon un décor qui délimite judicieusement l’action des quatre tableaux), n’oublions pas les chœurs magnifiquement préparés par Aurore Marchand, Giulio Magnanini, Christophe Bernollin, et Emmanuel Trenque, mais surtout la superbe direction de Roberto Rizzi-Brignoli qui tire le meilleur parti d’un Orchestre national de France en grande forme. Prestation d’autant plus méritoire que l’opéra n’est pas vraiment la spécialité de cette formation.


Un Rigoletto parfaitement distribué qui risque fort de faire date dans l’histoire des Chorégies.


En 2012 à Orange, on pourra voir et entendre La bohème, Turandot, le Requiem de Mozart, la Petite messe solennelle de Rossini, et un concert d’opéra par la soprano Diana Damrau et la mezzo-soprano Béatrice Uria-Monzon. Les orchestres invités seront l’Orchestre philharmonique de Radio France et l’Orchestre national de France.



Les Chorégies d’Orange
L’Orchestre national de France



Christian Dalzon

 

 

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