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Public fidèle au rendez-vous

Montpellier
Corum, Salle Pasteur
07/19/2011 -  et 20* juillet 2011
19 juillet
Nicola Matteis : Sonate pour deux violons et basse continue
Antonio Cesti : L’Argia : « Perché non volate oziosi momenti » et « Alma mia e che sará
Francesco Cavalli : Ercole amante : « Misera ohimé » et « Ahi ch’amarezza »
Athanasius Kircher : Magnes sive de arte magnetica : « Antidotum tarantulae »
Riccardo Broschi : Artaserse : « Son qual nave ch’agitata »
Marco Uccellini : Aria sopra « La Bergamasca » pour deux violons et basse continue
Nicola Porpora : Polifemo « Alto giove »)
Antonio Vivaldi : Sonate pour deux violons et basse continue, opus 1 n°12, RV 63 « La Follia »

Raffaella Milanesi (soprano)
I Virtuosi delle Muse, Jonathan Guyonnet (premier violon), Stefano Molardi (clavecin et direction)
20 juillet
Caroline Ungher-Sabatier : Die Erde bebt – Der Ungenannten – Je suis à toi – Méditation – Ich schlage dich mein Tamburin – Wasserfahrt – Nach der Trennung (création)
Rebecca Clarke : Sonate pour alto et piano
Alma Mahler : Die stille Stadt – In meines Vaters Garten – Laue Sommernacht
Amy Beach : Quatuor à cordes, opus 89 (création)

Marianne Crebassa (mezzo-soprano)
Natalia Tchitch (alto), Misora Lee (piano), Quatuor Tercea : Claire Bucelle, Anne Camillo (violon), Céline Tison (alto), Pablo Tognan (violoncelle)


R. Milanesi


Autre série incontournable et gratuite du Festival de Radio France et Montpellier Languedoc-Roussillon, les « Rendez-vous de 18 heures » connaissent un prodigieux succès public. Les spectateurs ont tout intérêt à se présenter au moins vingt minutes avant à l’entrée de la salle Pasteur du Corum, munis d’un billet en bonne et due forme, sous peine, les places n’étant pas numérotées, de devoir se contenter des plus éloignées de la scène ou, pire, de rebrousser chemin – les concerts débutent à l’heure précise. Contrairement aux « Jeunes solistes », sur le temps de midi, les musiciens bénéficient d’une solide notoriété (Michel Dalberto, Giovanni Bellucci, Gérard Caussé, Nonette tchèque, etc.), la programmation pouvant presque relever de la concurrence déloyale aux yeux des autres festivals : où, ailleurs qu’à Montpellier, entendre gratuitement le Quatuor Prazák, de surcroît deux jours de suite (12 et 13 juillet) ? Par conséquent, précipitez-vous tant que le principe de l’entrée libre reste d’application.


Le 19 juillet, cinq musiciens d’I Virtuosi delle Muse, dirigés du clavecin par Stefano Molardi, alternent des airs du répertoire baroque (Porpora, Cesti, Cavalli, ...) avec des pages purement instrumentales, notamment de Vivaldi (Sonate pour deux violons et basse continue « La Follia »). Cet ensemble à géométrie variable, spécialisé dans la musique italienne et allemande des XVIIe et XVIIIe siècles, affiche un niveau de jeu des plus appréciables, qui concilie fougue et justesse expressive, mais Raffaella Milanesi polarise davantage encore l’attention grâce à une voix magnifique et un style idoine. Après plus d’une heure d’exécution, les interprètes trouvent encore les ressources nécessaires pour reprendre en bis « Son qual nave ch’agitata » de Broschi et « Alma mia e che sará » de Cesti, portant la durée de ce concert à une heure et demie, sans pause. Malgré la gratuité, le public a droit à des notes de programme de qualité, celles de ce concert étant ainsi signées de Marc Vignal.



M. Crebassa (© Luc Jennepin)


Le concert du lendemain est entièrement consacré aux femmes compositeurs, un petit événement en soi puisque ce programme comporte quelques créations. A l’affiche de La Magicienne le 11 juillet dernier, Marianne Crebassa crée sept lieder de Caroline Ungher-Sabatier (1803-1877), qui fut une cantatrice réputée et bien connue de Liszt, Donizetti et Bellini, qui composèrent pour elle, et même de Beethoven, dont elle chanta la Neuvième Symphonie lors de sa création. Ces pages n’atteignent pas les cimes, et la partie de piano s’avère rudimentaire, mais la découverte vaut la peine, surtout grâce au savoir-faire de la jeune mezzo-soprano, qui possède une voix charnue, puissante et convenablement conduite. Remarquablement défendue par Natalia Tchitch et, de nouveau, Misora Lee, la Sonate pour alto et piano (1919) de Rebecca Clarke (1886-1879), élève de Charles Villiers Stanford, se hisse à un tout autre niveau. Stimulante, recherchée et de belle facture, cette partition d’une vingtaine de minutes a été composé aux Etats-Unis sous un nom d’emprunt, de consonance masculine (Anthony Trent), seule façon pour elle d’espérer se faire entendre, comme l’explique Rodolphe Bruneau-Boulmier dans ses intéressantes notes.


Alma Mahler (1879-1964), dont l’époux est copieusement célébré cette année, a également composé quelques lieder. Marianne Crebassa en a retenu trois, extraits d’un cycle publié en 1910, sur des poèmes de Dehmel (Die stille Stadt), Hartleben (In meines Vaters Garten) et Falke (Laue Sommernacht) : cette musique passionnée et ancrée dans son époque n’efface bien sûr pas le souvenir de son époux, mais elle mérite assurément d’être défendue. Le concert s’achève avec la création du Quatuor à cordes (1921-1929) d’Amy Beach (1867-1944), qui laisse une œuvre riche et diversifiée. D’une durée d’un peu moins de vingt minutes, cet ouvrage intéressant, et en un seul mouvement, emploie comme matériau des chansons des Inuits et se caractérise par sa recherche harmonique. Fondé en 2004, le Quatuor Tercea en restitue avec conviction la densité et les teintes le plus souvent sombres. Dix minutes avant le début du concert, la salle Pasteur, d’une jauge pourtant importante, était quasiment pleine. Si l’entrée avait été payante, combien de personnes se seraient déplacées pour ce programme pour le moins « pointu » ?


Le site de Raffaella Milanesi
Le site d’I Virtuosi delle muse
Le site de Misora Lee



Sébastien Foucart

 

 

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