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Y a-t-il une vie après Liszt?

Lille
Nouveau Siècle
06/19/2011 -  
Ludwig van Beethoven : Symphonie n° 6 «Pastorale», opus 68 (transcription Franz Liszt)
Franz Liszt : Wanderer-Fantasie, D. 760 (adaptation Franz Liszt)

Francesco Piemontesi (piano)
Orchestre national de Lille, Jean-Claude Casadesus (direction)


F. Piemontesi


N’ayant suscité qu’une modeste affluence au Nouveau Siècle, le concert de clôture de «Lille Piano(s) Festival» est pourtant le parfait symétrique du concert d’ouverture: l’une des Symphonies de Beethoven dont Liszt publia la transcription en 1837 et l’une de ses pages concertantes. Une différence, toutefois: alors que, le vendredi, deux pianistes, Giovanni Bellucci et François-Frédéric Guy, s’étaient partagé la tâche, l’intégralité en revient cette fois-ci à Francesco Piemontesi (né en 1983), troisième prix au concours Reine Elisabeth (2007).


Deux cols dont l’ascension ne semble nullement l’effrayer, alors que la transcription de la Sixième Symphonie «Pastorale» (1808) requiert ce prototype de soliste que Heifetz appelait de ses vœux pour exécuter le Concerto pour violon de Schönberg, c’est-à-dire doté d’une main (gauche) augmentée d’un sixième doigt. Car le travail de Liszt était bien plus destiné à son propre usage qu’à celui d’amateurs, même chevronnés, qui ne se seraient plus contentés de réductions à quatre mains. Le jeune pianiste suisse semble s’être donné pour objectif de s’en tirer avec un minimum d’accrocs: il y parvient, sans tricher sur les tempi – le troisième mouvement est même mené à un train d’enfer – et soigne la réalisation, comme dans les chants d’oiseaux à la fin du deuxième mouvement. Mais cette relative prudence se traduit également par un phrasé trop étale et une vision souvent trop sage de l’œuvre, qui fait regretter la version originale, dans une salle décidément pas idéale pour le piano seul.


Le temps que les musiciens de l’Orchestre national de Lille prennent place sur scène, Piemontesi est déjà de retour. A la faveur de l’année Liszt, moins d’un mois après Peter Roesel au Théâtre des Champs-Elysées, il s’intéresse à son tour au rare «agrandissement» (1852) de la Wanderer-Fantaisie (1822) de Schubert. Autre facette du génie du Hongrois, même si elle traduit également son admiration pour un maître passé: non plus une «simple» transcription, mais une véritable appropriation – culottée, surtout au regard de la pruderie esthétique de notre époque, mais géniale, quoi qu’on veuille parfois bien en dire ou en écrire. Soutenue par l’accompagnement très convaincu et convaincant de Jean-Claude Casadesus et de ses musiciens, la prestation du soliste présente les mêmes qualités et les même limites que dans Beethoven: solide et de bon goût, mais manquant un peu de relief.


Y a-t-il une vie après Liszt? L’Andante de la Quinzième Sonate (1819) de Schubert offert en bis aurait permis de s’en assurer si le dernier TGV pour la capitale avait pu partir cinq minutes plus tard...


Le site de Francesco Piemontesi



Simon Corley

 

 

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