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1913

Paris
Salle Pleyel
06/17/2011 -  
Serge Prokofiev : Concerto pour piano n° 2, opus 16
Igor Stravinski : Le Sacre du printemps

Sunwook Kim (piano)
Orchestre philharmonique de Radio France, Myung-Whun Chung (direction)


S. Kim (© Tae-Uk Kang)


1913: voici près d’un siècle, les barbares modernistes russes frappent l’Europe musicale, et le bruit est autant dans la salle que sur scène. Coup sur coup, à moins de cent jours d’intervalle, Stravinski, avec son Sacre du printemps, puis son cadet Prokofiev, avec son Deuxième Concerto pour piano, choquent, sans doute avec un plaisir auquel se mêle un sens aigu de la communication: le rapprochement des deux œuvres ne constitue pas un programme bien long, mais leur poids et leur densité suffisent largement pour un concert.


Sunwook Kim (né en 1988) a déjà un solide palmarès à son actif, à commencer par un premier prix au concours de Leeds (2006). Le Coréen possède certes les moyens et la puissance requis pour aborder ce monstre pianistique, et il a le bon goût de ne pas cogner sans cesse: bien au contraire, son toucher se révèle à la fois subtil et raffiné, mais il déçoit par un manque d’engagement, de poésie, de vision et d’ampleur, demeurant très en retrait du souffle dévastateur et de la folie délirante de cette musique. A la tête de son Philharmonique de Radio France, Chung ne prend pas les mêmes précautions et fait volontiers hurler un orchestre au demeurant pas toujours dépourvu de faiblesses. Malgré des applaudissements prolongés, le soliste ne consent malheureusement pas à donner un aperçu supplémentaire de son art, qu’on aura certainement plaisir, en d’autres occasions, à découvrir sous un meilleur jour.


Depuis mars 2003, le Philhar’ et son directeur musical programment Le Sacre tous les deux ans: février 2005, mars 2007 et mars 2009. Au fil du temps, l’interprétation semble se réduire progressivement à sa propre caricature, notamment une tendance à ralentir et à surligner, comme le martèlement des onze accords qui font la transition entre les «Cercles mystérieux des adolescentes» et la «Glorification de l’élue». L’exagération est donc de mise, tant dans la culture des décibels que dans celle de l’opulence instrumentale, qui ne messied certes pas à l’introduction du «Sacrifice», mais la tension ne retrouve véritablement ses droits qu’à la fin du «Sacrifice» et, plus encore, de «L’Adoration de la Terre», dont les toutes dernières pages sont bissées. Même l’orchestre, malgré d’excellents solistes (flûte alto, clarinette basse, cor), flotte quelque peu, retrouvant miraculeusement ses marques au début de la «Danse sacrale».



Simon Corley

 

 

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