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Le Mans

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Entrée libre

Le Mans
Centre-ville
05/28/2011 -  
Franz Liszt : Harmonies poétiques et religieuses: «Funérailles» – Rhapsodie hongroise n°13
Béla Bartók : Improvizációk magyar parasztdalokra, opus 20, sz. 74 (extraits)
György Ligeti : Etudes (Premier Livre): «Désordre», «Cordes à vide», «Automne à Varsovie»
Antonín Dvorák : Poetické nálady, opus 85, B.161 : «Au vieux château», «Souvenir», «Danse des lutins», «Sur une tombe»
Leos Janácek : Sonate «1er octobre 1905»
Johann Sebastian Bach : Italienisches Konzert, BWV 971
Robert Schumann : Bilder aus Osten, opus 66

Jean-Frédéric Neuburger, Simon Zaoui, Romain Descharmes (piano)




Le Festival de l’Epau, dont la vingt-neuvième édition s’est déroulée du 19 au 29 mai, aime le piano au point de lui consacrer un week-end entier. Afin d’aller à la rencontre de nouveaux publics, en particulier les jeunes, sept concerts à entrée libre et assurés par huit pianistes se sont tenus dans le centre-ville du Mans l’après-midi du samedi 28. Chaque rendez-vous a illustré un pays de grande tradition musicale (Hongrie, Italie, République tchèque, Pologne, Allemagne à deux reprises et Autriche). Voilà de quoi susciter la curiosité mais aussi frustrer les gourmands puisqu’il s’avère impossible d’honorer chacun d’eux compte tenu de la durée des prestations (de trente à quarante minutes), de la séquence (un concert toutes les demi-heures à partir de 15 heures) et de la répartition dans trois lieux (Collégiale Saint-Pierre-la-Cour, Cité judiciaire et Carré Plantagenêt). Bref, un pèlerinage express, pour reprendre le terme employé par les organisateurs, mais « dans la limite des places disponibles ». Entendez par cette expression consacrée et redoutée qu’il est conseillé de ne pas se rendre en dernière minute aux différentes manifestations sous peine d’y assister debout. Durant la même tranche horaire, toujours dans le cadre du festival, des musiciens amateurs du département se sont produits gratuitement sur la place de la République.


A 15 heures, dans la Collégiale Saint-Pierre-la-Cour, Jean-Frédéric Neuburger a retenu trois compositeurs hongrois de première importance. Le jeune homme, qui prend la peine de présenter son programme, ne pouvait faire l’impasse sur Liszt, honoré de belle façon par le festival à l’occasion du bicentenaire de sa naissance (Années de pèlerinage par Bertrand Chamayou, quelques œuvres chorales par Arsys Bourgogne). Extrait des Harmonies poétiques et religieuses, « Funérailles » (1849) bénéficie d’une interprétation pensée en profondeur qui témoigne d’un sens consommé de la construction et du climat. L’acoustique, généreusement réverbérée, défavorise les graves et les forte, ce qui ne permet pas d’apprécier à sa juste mesure la modernité avancée des cinq extraits des Improvisations sur des chants paysans hongrois (1920) de Bartók. Riche idée que d’enchaîner avec trois des Etudes (1985) de Ligeti, extraites du Premier Livre : « Désordre », « Cordes à vide », « Automne à Varsovie ». Aidé cette fois de la partition, le pianiste veille à la clarté du propos malgré une vitesse d’exécution rapide. La Treizième Rhapsodie hongroise (1853) de Liszt illustre, s’il en était besoin, la formidable aisance du musicien, capable de douceur comme de fulgurance.


A 16 heures, au Carré Plantagenêt, Simon Zaoui s’attache quant à lui à illustrer la musique tchèque. Un peu dépourvue dans cette lecture d’arrière-plan et de vécu, la Sonate « 1er octobre 1905 » (1905) de Janácek bénéficie aujourd’hui d’une certaine notoriété, mais il n’en est pas de même de l’œuvre pour piano de Dvorák, aussi convient-il de saluer le choix de jouer quelques-unes de ses treize Impressions poétiques (1889). Le pianiste restitue sans peine la dimension descriptive et évocatrice relativement prononcée d’« Au vieux château », « Souvenir », « Danse des lutins » et « Sur une tombe ». Ce rendez-vous semble avoir suscité un intérêt important puisque l’espace réservé pour ce concert ne comportait pas suffisamment de chaises pour accueillir tous les spectateurs, dont certains se sont d’ailleurs éclipsés au cours de la prestation. L’acoustique se caractérise par une réverbération nettement moindre que dans la Collégiale mais il faut faire fi d’un bruit de soufflerie contenu provenant de toute évidence du système de climatisation. Pour le bis, une page de Mozart à quatre mains, Romain Descharmes a rejoint Simon Zaoui.


Romain Descharmes, justement, se produit à 17 heures à la Cité judiciaire dans un court programme intitulé « Leipzig ». Un piano a été disposé dans le hall d’entrée, dont l’acoustique ressemble à s’y méprendre à celle d’une gare, aussi s’avère-t-il difficile de mesurer pleinement le travail de précision (phrasé, nuances dynamiques) effectué sur le Concerto italien (publié en 1735) de Bach. Au lieu de jouer le Carnaval de Schumann, autre compositeur étroitement lié à la cité saxonne, le pianiste s’associe avec Simon Zaoui, qui rend ainsi la monnaie de sa pièce, pour interpréter une œuvre autrement plus rare, les Images d’Orient (1848) inspirées par des maqâms du poète arabe Hariri. En toute complicité et sans égarement de style, le duo restitue l’esprit malgré tout schumannien de ce cahier.


Le site du Festival de l’Epau
Le site de Romain Descharmes



Sébastien Foucart

 

 

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