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De sept (et un peu moins) à soixante-dix-sept ans

Paris
Athénée – Théâtre Louis-Jouvet
04/27/2011 -  et 15, 17 décembre 2010 (Colmar), 5, 7 (Strasbourg), 29, 30 (Mulhouse) janvier, 28, 29, 30* avril (Paris) 2011
Luigi Cherubini : Ali Baba ou les Quarante Voleurs (arrangement Pierre Thilloy)
Yuriy Tsiple (Ali Baba), Hanne Roos/Emilie Brégeon* (Délia), Mark Van Arsdale/John Pumphrey* (Nadir), Eve-Maud Hubeaux (Morgiane), Dimitri Pkhaladze (Aboul-Hassan), Jean-Gabriel Saint-Martin (Ours-Khan), Mickaël Guedj (Thamar)
Petits chanteurs de la Maîtrise de l’Opéra national du Rhin, Ensemble orchestral du Conservatoire de Strasbourg, Vincent Monteil (direction)
Markus Bothe (mise en scène), Alexandre Corazzola (décors), Sabine Blickenstorfer (costumes)


(© Alan Kaiser)


A raison de six représentations réparties sur quatre jours, du 27 au 30 avril, l’Athénée a accueilli Ali Baba ou les Quarante Voleurs (1833) d’après Cherubini dans une production de l’Opéra Studio de l’Opéra national du Rhin. « D’après » et non « de », en effet, puisque cette « tragédie lyrique » (sic), à l’origine en quatre actes et un prologue, sur un livret de Scribe – excusez du peu – et d’un certain Anne Honoré Joseph Duveyrier, a fait l’objet d’une adaptation, quasiment drastique, réalisée par Pierre Thilloy : durée ramenée à une heure vingt, ce qui destine le spectacle aux petits – mais pas exclusivement –, et orchestration adaptée pour une formation d’une quinzaine de musiciens dont trois saxophones et un xylophone. Même dans cette version que d’aucuns jugeront sans doute peu orthodoxe, et bien que ne manifestant pas l’invention de Médée, le dernier opéra de Cherubini s’écoute agréablement. Le compositeur, qui a réutilisé pour cet ouvrage des pages de Kokourgi, aujourd’hui oublié, mais aussi des Abencérages, a pu compter pour la création à l’Opéra de Paris sur des chanteurs aussi prestigieux que Marie-Cornélie Falcon et Adolphe Nourrit et sur un chef aussi réputé que François-Antoine Habeneck. Malgré tout, cet Ali Baba a rencontré un tel échec que son auteur a décidé de se retirer de la scène.


Sans doute faut-il espérer une production plus conforme à l’original, pourquoi pas soutenue par le très actif Palazzetto Bru Zane, mais celle-ci, préparée par l’Opéra Studio de l’Opéra national du Rhin, a fait l’objet d’un soin particulier, sur le plan aussi bien scénographique que vocal. Sans chercher midi à quatorze heures, Markus Bothe a conçu une mise en scène non dépourvue d’humour ; bien que les rires fusent en fin de compte assez peu, les enfants semblent goûter les plaisanteries, davantage, manifestement, que les adultes. Grâce aux décors, confiés à Alexandre Corazzola, il est aisé de s’imaginer dans quelque contrée orientale – un crocodile rampe nonchalamment, un tapis volant surgit à la fin – tandis que la caverne est adroitement suggérée par une grande trappe découpée sur le plateau. Quant aux jolis costumes, dessinés par Sabine Blickenstorfer, ils ajoutent au spectacle couleurs et fantaisie tout étant anachroniques. Ainsi Nadir donne-t-il l’impression de revenir de vacances.


Sous la direction musicale de Vincent Monteil depuis mars 2008, l’Opéra Studio de l’Opéra national du Rhin, qui réalise des productions pour le jeune public, constitue un des deux ateliers lyriques en France destinés à la formation des chanteurs et associés à une institution lyrique. L’autre atelier est attaché à l’Opéra de Paris tandis que l’Opéra Comique annonce la création d’une Académie l’année prochaine – bonne nouvelle. Jouant la comédie avec un certain talent, les chanteurs livrent une prestation constante, de toute évidence travaillée en profondeur et au minimum satisfaisante sur le plan vocal. Dans le rôle d’Ours-Khan, Jean-Gabriel Saint-Martin sort du lot grâce à sa présence, sa prononciation exemplaire et une voix qui se projette bien. Les enfants de la Maîtrise de l’Opéra national du Rhin incarnent pour leur part les quarante voleurs avec un souci de bien faire. Dans la petite fosse, l’Ensemble orchestral du Conservatoire de Strasbourg témoigne de suffisamment de précision et de cohésion à défaut d’offrir une sonorité parfaite.


Distribué gratuitement, le programme ne comporte pas le synopsis alors que les parents auraient pu l’expliquer aux enfants avant la représentation. Ceux de notre époque connaissent-ils si bien que cela ce conte traditionnellement repris dans le recueil des Mille et une nuits ?


Le site de l’Opéra Studio de l’Opéra national du Rhin



Sébastien Foucart

 

 

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