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Printemps universitaire

Paris
Sorbonne (Grand amphithéâtre)
03/15/2011 -  
Edward Elgar : Enigma Variations, opus 36 – Coronation Ode, opus 44
Thierry Escaich : Le Dernier Evangile (extraits)

Anne Sophie Duprels (soprano), Delphine Haidan (mezzo), Mathias Vidal (ténor), Patrice Berger (baryton)
Chœur de l’Université Paris-Sorbonne, Denis Rouger (chef de chœur), Orchestre de l’Université Paris-Sorbonne, Johan Farjot (direction)




En parfaite coïncidence avec une météo particulièrement clémente, voici la troisième édition du festival «Voix du printemps», toujours à l’initiative de «Musique en Sorbonne» et sous la direction artistique et musicale de Johan Farjot, qui exerce les mêmes responsabilités à l’Orchestre de l’Université Paris-Sorbonne. Dix concerts, dont le désormais traditionnel dimanche choral (gratuit, avec pique-nique dans le cloître des Cordeliers), où l’on retrouve des musiciens qui sont déjà des habitués (Karine Deshayes, Arnaud Thorette) mais aussi quelques artistes plus inattendus (le chanteur Albin de la Simone, le saxophoniste Raphaël Imbert).


Cette année, les manifestations se déroulent essentiellement hors de la Sorbonne, pour investir le réfectoire des Cordeliers, la cathédrale Saint-Louis des Invalides et la mairie du VIe, mais la soirée inaugurale prend place dans le grand amphithéâtre, sous l’œil de Robert de Sorbon, Richelieu, Rollin, Descartes, Pascal et Lavoisier. Comme en 2010 avec Vaughan Williams – le fait est assez rare à Paris pour devoir être souligné – c’est un compositeur anglais qui est à l’honneur et, bien que 2011 ne soit associée à aucun «anniversaire» pour Edward Elgar (1857-1934), deux de ses œuvres n’en sont pas moins au programme. Dominant la scène, Le Bois sacré (1889) de Puvis de Chavannes est contemporain des Variations «Enigma» (1899). La réverbération du lieu émousse les angles et se traduit par une certaine confusion, tandis que l’alto solo de la Dixième variation («Dorabella») ressort bien moins que le violoncelle dans la Douzième («B.G.N.»), mais la mise en place semble toutefois satisfaisante, de même que la réalisation instrumentale, malgré des cors parfois un peu malheureux. La célèbre Neuvième («Nimrod») se déploie sans excès de décibels, mais le Finale avance un peu trop lentement, avec une coda abrégée, moins grandiose que celle habituellement jouée.


Dans son choix d’un «compositeur invité», «Voix du printemps» reste fidèle à une même orientation esthétique: après Philippe Hersant en 2009 et Karol Beffa en 2010, voici venu le tour de Thierry Escaich. En sa présence, le chœur, excellemment préparé par Denis Rouger, se joint à l’orchestre pour donner trois extraits du Dernier Evangile (1999), «Acclamation» et les deux dernières parties («Hymne baptismale» et «Hymne de gloire»). L’acoustique cathédralesque, qui a notamment pour effet de rend inintelligibles les textes de Nathalie Nabert, et un orgue à la bien méchante sonorité ne servent pas une musique que le talent des interprètes ne peut empêcher d’osciller entre Messiaen (un peu) et Schmitt (beaucoup).


Retour à Elgar après l’entracte, avec l’Ode du couronnement (1902), véritable rareté sous nos latitudes, dont le succès devrait inciter les organisateurs à envisager, qui sait, de se lancer dans l’un de ses grands oratorios, Le Rêve de Géronte, Les Apôtres ou Le Royaume. Ecrite pour l’accession au trône d’Edouard VII, la partition présente l’avantage de d’être relativement brève (trente-cinq minutes) et de reprendre, à la fin de la première partie et, surtout, dans toute la sixième (et dernière), qui sera bissée, le thème illustre du Trio de la Première Marche Pompe et Circonstance qu’Elgar avait écrite l’année précédente. De part et d’autre des pupitres de cordes, deux musiciennes agitent chacune un Union Jack mais le public ne se lève pas pour chanter comme lors de la dernière nuit des Proms londoniens. Comme précédemment chez Escaich, impossible de saisir un traître mot du livret d’Arthur Christopher Benson (1862-1925), mais les qualités vocales du quatuor soliste ne sont pas en cause: le beau timbre de la mezzo Delphine Haidan et la vaillance du baryton Patrice Berger dans la troisième partie («Britain, ask of thyself») compensent le vibrato un peu excessif de la soprano Anne Sophie Duprels et la tendance à l’affectation du ténor Mathias Vidal dans la quatrième partie («Hark, upon the hallowed air»).


Le festival «Voix du printemps» en dix questions
Le site du festival «Voix du printemps»
Le site de Thierry Escaich
Le site de Johan Farjot
Le site de Mathias Vidal



Simon Corley

 

 

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