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La vie en rose

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
03/05/2011 -  et 4 mars 2011 (Liège)
Arnold Schoenberg : Verklärte Nacht, opus 4
Bernard Foccroulle : Am Rande der Nacht II
Philippe Boesmans : Capriccio pour deux pianos et orchestre

Melanie Diener (soprano), Katia et Marielle Labèque (piano)
Orchestre philharmonique de Liège Wallonie Bruxelles, Jean Deroyer (direction)






La vingt-deuxième édition d’Ars Musica, festival international de musique contemporaine, s’est ouverte le 3 mars pour se clore exactement un mois plus tard, le 3 avril. Au programme, selon Pierre Bartholomée, commissaire artistique cette année, «quelques chefs-d’œuvre, des mises en perspective insolites et un état des lieux totalement inédit de l’invention et de la pratique dans notre pays». Par conséquent, la programmation comporte un nombre considérable de créations «belges» et «mondiales», des commandes ayant été passées par le festival lui-même mais aussi Musiques Nouvelles, le Centre Henri Pousseur, Musiques & Recherches, l’Orchestre philharmonique de Liège Wallonie Bruxelles et ECHO.


Il appartient à chacun de faire son marché dans une offre riche d’un peu plus de cinquante concerts et autres manifestations, essentiellement à Bruxelles mais aussi à Anvers, Liège, Bruges et Mons. Quelques rendez-vous a priori importants sont à signaler : Sinfonietta d’Amsterdam le 14 mars au Bozar, avec une création de Michel van der Aa pour violoncelle, orchestre à cordes et projection vidée (avec Sol Gabetta en soliste), Ensemble Intercontemporain dirigé par Peter Eötvös le 17 au deSingel d’Anvers (Mantovani, Ligeti, Eötvös, Berio), Marin Alsop à la tête du Radio filharmonisch orkest Hilversum et Groot Omroepkoor le 20 à Flagey (Debussy, Stravinski et Les sept paroles de Murail) et le Sinfonietta de Tallinn le 31 au Bozar (Ives, Tüür, Kancheli, Saariaho, Gobert) avec Laura Mikkola et Yuri Bashmet. Les amateurs de quatuors à cordes noteront les concerts du Quatuor Tana (le 20 mars à 11 heures au Bozar), du Quatuor Accord (le 22 à 12 heures 30 au Conservatoire royal de Bruxelles) et du Quatuor Diotima (le lendemain, même heure, même lieu).


Les fans de Stockhausen se rendront à Bruges du 1er au 3 avril pour écouter Stimmung par les Neue Vocalsolisten Stuttgart, Mantra par Andreas Grau et Götz Schumacher ou encore Gesang der Jünglinge, Klavierstück IX, Solo et Kurzwellen par Arne Deforce et Daan Vandewalle. Ceux de Berio iront pour leur part au Musée des instruments de musique du 22 au 24 mars pour entendre l’intégrale des Sequenze. Auparavant aux commandes du Klara Festival, Patrick De Clerck dirige ce festival en mettant en pratique son style de communication iconoclaste : une teinte domine cette année, le rose, jusqu’aux casquettes portées par les jeunes filles qui viendront apporter les fleurs (des roses) à l’issue du concert de ce samedi soir à la Salle Henry Le Bœuf.



M. Diener, K. et M. Labèque(© Susie Knoll, Brigitte Lacombe)


La Nuit transfigurée (1899/1943) de Schoenberg occupe la première partie de cette soirée assurée par l’Orchestre philharmonique de Liège. Jean Deroyer (né en 1979), que le programme (gratuit) ne prend pas la peine de présenter, restitue fidèlement le flux narratif en recourant à une direction conciliant souplesse et fermeté. Les cordes, qui affichent un niveau de jeu appréciable et constant, tissent les longues lignes mélodiques en soulignant ce que cette œuvre comporte déjà d’audace. L’intérêt réside toutefois dans les deux créations qui suivent, pour commencer celle, interprétée par Melanie Diener, de « Wer du auch seist », deuxième lied d’Am Rande der Nacht II, que l’orchestre a commandé à Bernard Foccroulle. Les cinq autres de ce cycle sur des textes de Rainer Maria Rilke proviennent d’une première version, en sept mouvements, d’Am Rande der Nacht que l’Orchestre symphonique de la Monnaie a créée sous la direction de Kazushi Ono en 2007. L’ancien directeur général de la Monnaie, aujourd’hui en fonctions au Festival d’Aix-en-Provence, recourt à un traitement mahlérien, c’est-à-dire «chambriste», de l’orchestre mais dans un idiome contemporain : peu d’interventions massives mais plutôt une succession d’échanges et d’interventions solistes comme celle de la flûte qui ouvre le premier lied (donnant son titre au cycle) ou du premier violon dans « Der Nachbar ».


L’écriture, plutôt raffinée, n’est pas aussi personnelle que celle de Philippe Boesmans qui est parvenu à développer un langage propre et facilement reconnaissable, comme celui de Martinů, de Janacék ou de Messiaen, pour ne citer que quelques illustres aînés. Autre commande de l’orchestre, créée cette fois par les inoxydables sœurs Labèque (l’une en rouge, l’autre en noir), Capriccio fait appel à deux pianos et à un orchestre plutôt traditionnel comportant notamment «toutes sortes de percussions», pour reprendre les notes du compositeur qui est venu saluer, pour une fois, sans son écharpe. Il s’agit d’un ouvrage brillant, divertissant, aux accents parfois gershwiniens et rachmaninoviens, qui suscite cependant un sentiment de trop peu, non qu’il se situe en retrait de sa production mais à cause de sa relative brièveté que compense, en guise de bis, « Le Jardin féerique » extrait de Ma Mère l’Oye de Ravel dans sa version pour piano à quatre mains. Sous la direction du jeune chef, la formation liégeoise montre à quel point elle respire la musique d’aujourd’hui.


Le site d’Ars Musica
Le site de Jean Deroyer
Le site de Melanie Diener
Le site des sœurs Labèque




Sébastien Foucart

 

 

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