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Ivresse sonore

Paris
Théâtre du Châtelet
02/12/2011 -  
Esa-Pekka Salonen : Gambit – Giro – Foreign Bodies
Witold Lutoslawski : Symphonie n° 4

Orchestre Philharmonique de Radio France, Esa-Pekka Salonen (direction)


E.-P. Salonen (© Karen Robinson)


Esa-Pekka Salonen écrit une musique optimiste, solaire, cursive, pleine de vitalité, « californienne » pourrait-on dire, lui qui a passé presque vingt ans à la direction du Los Angeles Philharmonic. La violence existe mais elle n'effraie pas, elle est même souvent jubilatoire, des ombres passent mais n'angoissent jamais. De loin ça ressemble à de la musique de cinéma (qu’il ne faudrait surtout pas sous-estimer, il suffit d’écouter les compositions de Bernard Herrmann, que Salonen a enregistrées chez Sony), de près la richesse de l’orchestration et le savant enchevêtrement des lignes révèlent un talent d’écriture rare. Rien de convenu ici, comme chef d’orchestre Salonen connaît tous les sortilèges de l’instrument symphonique et il produit des alliages sonores inouïs. Mais sous nos latitudes, dans notre vieille Europe, une musique fluide et sans gravité désarçonne, paraît suspecte de racolage. Certains n’aiment pas, soit, le public adore et applaudit à tout rompre (genre « c’est donc ça la musique contemporaine ! », tant mieux il viendra aux prochaines éditions de Présences), le « milieu musical », les « professionnels de la profession » apprécient sans le dire trop fort, si la sensualité entre dans la musique contemporaine comme un cowboy dans un saloon en faisant claquer les portes, où va-t-on ? Quoi qu’il en soit, ces concerts sont passionnants et l’ivresse sonore de l’orchestre de Salonen est indéniable. Foreign Bodies (2001), Gambit (1998) (qui contient des évocations du Sacre du printemps de Stravinsky) ou encore son Concerto pour piano (2007), joué le lendemain magnifiquement par Bertrand Chamayou et l’Orchestre Les Siècles dirigé par François-Xavier Roth, illustrent ce propos. Au contraire les œuvres de jeunesse semblent payer un tribut à une certaine dimension cérébrale de la composition, que ce soit Giro (1982) ou son Concerto pour saxophone (1981) donné lors du concert du lendemain par Claude Delangle. Salonen se cherchait encore. Il reste deux dates, les 18 et 19 février, avec des pièces récentes et une création mondiale, ne les manquez pas.


Le site du Festival Présences


Le concert en intégralité :






Philippe Herlin

 

 

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