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Entre voisins

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Victoria Hall
01/27/2011 -  et 24, 25 janvier 2011 (Lausanne)
Ludwig van Beethoven: Ouverture de Coriolan, opus 62 – Concerto pour piano n° 3, opus 37 – Les Créatures de Prométhée, opus 43 (extraits)
Orchestre de chambre de Lausanne, Christian Zacharias (piano et direction)


C. Zacharias (© Marc Vanappelghem)


Dans le cadre de son partenariat avec la Radio Suisse Romande, l’Orchestre de chambre de Lausanne rend visite deux fois par an au Victoria Hall.


C’est une occasion plus rare qu’on ne le pense de faire profiter à un ensemble en déplacement des environnements très professionnels que sont seuls à proposer à Genève le Grand Théâtre et l’OSR. Il y a ainsi un mois, Thomas Hampson était venu donner un récital passé quasi inaperçu à Victoria Hall alors que quelques jours auparavant, le Grand Théâtre refusait du monde pour José Van Dam. C’est une situation assez typique d’une certaine absence de structure basique à Genève que ce soit pour communiquer sur des événements, ou pour permettre de se procurer de façon simple des billets de concert. L’OSR, comme le font des orchestres aux Etats-Unis, aurait peut-être une carte à jouer s’il développait d’autres actions de ce genre avec d’autres ensembles ou avec des solistes. (Il est à noter que le même Grand Théâtre est peut-être en train de faire la même chose puisqu’il a invité au dernier moment le Mariinsky et Valery Gergiev pour un concert à la fin de ce mois, en prélude peut-être à une collaboration plus étroite.)


C’est en tout cas un Victoria Hall plein qui reçoit l’OCL et Christian Zacharias, son directeur musical depuis 2000 et ancien lauréat du Concours de piano de Genève. C’est un programme assez proche de celui donné la semaine dernière à Paris qui nous est proposé. Comme pour ce concert, Zacharias privilégie un Beethoven nerveux et dramatique. Dans l’Ouverture de Coriolan, les tempi sont vifs, parfois un peu trop pour un orchestre de chambre où tous les musiciens sont finalement très exposés et où tout inévitable accident, aussi léger soit-il est assez audible, mais n’est-ce-pas finalement le prix à payer pour ne pas avoir une texture orchestrale trop lourde ? En dépit d’une grande qualité d’exécution, il manque quand même dans cette pièce grandiose d’un véritable fortissimo que seul peut donner un orchestre symphonique au complet.


C’est toujours un plaisir particulier d’entendre Zacharias au clavier. Qualité du toucher, individualité de la ligne, intelligence du propos, le pianiste se délecte dans ce concerto qu’il a souvent joué tout en conservant une grande fraîcheur et sa joie est communicative. On retrouve les mêmes qualités de dramatisme de l’Ouverture dans l’Allegro con brio tandis que le Largo est plein de douceur, la pianiste dialoguant avec poésie avec les bois et les cordes pizzicato. Le tempo se relâche légèrement dans le Rondo final bonhomme et plein d’humour. Très applaudi, Zacharias nous régale avec en bis non pas sa Sonate fétiche de Scarlatti mais le final d’une sonate de Haydn joué avec une grande fantaisie comme un acte d’opéra-bouffe.


On connaît surtout du ballet Les Créatures de Prométhée son Ouverture. Il assez difficile de s’enthousiasmer sur le reste de l’œuvre à travers les différents extraits qui nous sont proposés. L’instrumentation est certes assez originale avec des solos au violoncelle, à la clarinette et une introduction à la harpe assez rare chez Beethoven et l’on a plaisir à retrouver le thème du final de la Symphonie Héroïque mais il y a un formalisme et un académisme bien pesants dans cette œuvre. C’est un effort louable que de chercher à jouer des œuvres originales qui sortent des sentiers battus mais dans ce cas, l’histoire a probablement eu raison de considérer cette pièce comme mineure.



Antoine Leboyer

 

 

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