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La Hongrie à l’honneur

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
01/26/2011 -  
Franz Liszt : Messe hongroise du couronnement
Béla Bartók : Concerto pour orchestre, sz. 116

Klára Kolonits (soprano), Judit Németh (alto), István Horváth (ténor), Gábor Bretz (baryton)
Chœur national de Hongrie, Mátyás Antal (chef du chœur), Orchestre national de Hongrie, Zoltán Kocsis (direction)


Z. Kocsis


Dans le cadre de la présidence hongroise de l’Union européenne, l’Orchestre national de Hongrie figurait à l’affiche du Bozar deux soirs de suite. Accompagné par son directeur musical Zoltán Kocsis, en résidence cette saison, il s’est concentré sur deux compatriotes, Bartók et Liszt, évidemment pas oublié cette année bien qu’il mérite une série de manifestations digne de ce nom, à l’instar de Mahler. La première partie de chaque concert lui fut consacrée : Les Préludes et le Second Concerto pour piano le 25 janvier, avec Dezsö Ranki, et l’autrement plus rare Messe hongroise du couronnement (1867) le lendemain, lors d’une soirée reprise dans le cycle « Vocal au Palais ». Voilà qui présente une certaine originalité car la musique sacrée du compositeur, diversifiée (messes, oratorios, psaumes, …), constitue un des pans de sa production le plus négligé avec... la musique pour orchestre. En effet, les treize poèmes symphoniques, qui forment un corpus central dans son catalogue, ne sont guère exécutés, à l’exception, justement, des Préludes.


D’une durée de trois quarts d’heure, cet ouvrage destiné au couronnement de François-Joseph nécessite un effectif important puisqu’il requiert, outre un orchestre, un orgue, quatre solistes et un chœur mixte. Sans constituer une révélation majeure, cette composition se révèle néanmoins remarquable à plus d’un titre : influence tzigane, dans le Kyrie, le Benedictus et l’Agnus Dei, longs passages durant lesquels le chœur chante a cappella ou seulement accompagné par l’orgue, Offertoire uniquement instrumental, trois interventions solistes du premier violon, par ailleurs admirablement assurées. Sans surprise, le ton se fait volontiers majestueux, mais sans excès, et, de l’aveu même de Liszt, contraint par des contingences matérielles, cette messe ne présente pas de recherche et d’innovations particulières. Cependant, la foi du compositeur s’y manifeste pleinement. L’attention se porte avant tout sur le chœur, fort sollicité : fondé en 1985 et dirigé depuis 1990 par Mátyás Antal, le Chœur national de Hongrie offre bien des satisfactions, notamment sur le plan de l’intonation et de l’homogénéité, tandis que les solistes jouent la carte de la discrétion, compte tenu du peu d’interventions marquantes qui leur sont réservées mais aussi de leur position sur la scène, entre le chef et l’orchestre.


Le programme de la veille comportait des œuvres de Bartók moins fréquentées (Quatre chants populaires, Trois scènes de village, la superbe Cantata profana) que le Concerto pour orchestre (1943) qui occupe la seconde partie. Davantage que dans la Messe hongroise du couronnement, l’occasion est idéale pour effectuer une revue de détail de l’orchestre. Celui-ci ne présente pas le charisme, l’éclat et la finesse des plus grandes phalanges mais il se distingue positivement bien qu’il faille regretter un pupitre de bois inégal (première intervention brouillonne de la flûte, basson en retrait). L’approche suscite également quelques réserves, en premier lieu une impression de disparité alors que le chef observe à peine une pause entre les mouvements, ce qui, heureusement, ne permet pas au public de se manifester comme à son habitude. Quelques passages peu habités ôtent un peu de son intérêt au Finale qui se conclut d’ailleurs avec un fâcheux ralentissement du tempo – à ce propos, les interventions solistes se caractérisent souvent par une allure un peu plus preste que celle du jeu collectif. Bref, l’œuvre supporte aisément plus de souffle et de tranchant. Les bis illustrent l’influence de la Hongrie chez d’autres compositeurs (une Danse hongroise de Brahms et la « Marche hongroise » de La Damnation de Faust de Berlioz) mais, au lieu de ces tubes, quelques Images hongroises ou un extrait de la Suite de danses de Bartók, par exemple, auraient été bienvenus.


La résidence de Zoltán Kocsis s’achève avec un récital, toujours dans la Salle Henry Le Bœuf : le 11 mars, il se produira aux côtés de son compatriote le violoniste Barnabás Kelemen dans un programme comprenant des œuvres de Debussy, Beethoven et, de nouveau, Bartók. Quant au cycle « Vocal au Palais », il se poursuit le 30 mars : sous la direction de Lorenzo Ghielmi, La Divina Armonia interprètera notamment le Stabat Mater de Vivaldi.


Le site du Chœur et de l’Orchestre national de Hongrie



Sébastien Foucart

 

 

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