About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Vitrine alléchante

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
01/26/2011 -  
Serge Prokofiev : Ouverture sur des thèmes juifs, opus 34 (*)
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Sextuor à cordes «Souvenir de Florence», opus 70 (#)
Antonín Dvorák : Quintette avec piano n° 2, opus 81, B. 155 (+)

Michel Lethiec (clarinette), Svetlin Roussev, Hagai Shaham (violon), Bruno Pasquier, Vladimir Mendelssohn (#) (alto), Arto Noras (# +), Jérôme Pernoo (* #) (violoncelle), Brigitte Engerer (piano)




Cela a fait soixante ans en juin dernier que Pablo Casals, alors déjà septuagénaire, a commencé à réunir l’élite des musiciens de la planète dans son exil pyrénéen. Depuis, l’hommage à Bach pour le bicentenaire de sa mort s’est institutionnalisé et a pris de l’ampleur, comme en témoigne le programme de la soixantième édition, qui se tiendra du 26 juillet au 13 août prochains. Il ne faudra notamment pas manquer l’étonnant concert (gratuit) Haydn/Mozart/Maratka «Musique au lever du soleil sur le Canigou», dont l’intitulé dit tout, puisqu’il aura lieu... «aux alentours de 5 heures 22 du matin». A une heure plus usuelle, le festival, pour la dix-huitième fois, effectue ses traditionnelles visites annuelles au Théâtre des Champs-Elysées, mais depuis l’année dernière, les trois concerts sont étalés sur l’ensemble de la saison au lieu d’être concentrés sur quelques jours. Les premier (en octobre dernier) et troisième (le 11 mars prochain) programmes se concentrent sur le grand répertoire germanique (de Bach à Brahms en passant par Mozart, Beethoven et Schubert), mais le deuxième est consacré à l’Europe centrale et orientale.


Autant le millésime 2010 avait paru fort médiocre (voir ici), autant 2011 aura rassuré sur la bonne santé de l’esprit de Prades: retour d’un programme de salle digne de ce nom, renonciation aux palabres d’Hubert Reeves et, surtout, réalisation artistique plus conforme à la renommée du festival, qui demeure un incontestable label de qualité pour un public venu nombreux et dont une partie, à en juger par les applaudissements qui surgissent entre les mouvements, réserve visiblement l’une de ses rares soirées musicales à cette vitrine hivernale et parisienne des manifestations estivales et catalanes. Et cette vitrine a, cette année, de quoi allécher.


Il est vrai qu’avec Svetlin Roussev à la barre, le Sextuor «Souvenir de Florence» (1890) de Tchaïkovski est en de bonnes mains, d’autant que le premier violon solo de l’Orchestre philharmonique de Radio France dialogue avec Arto Noras dans l’Adagio cantabile e con moto et bondit avec son complice Hagai Shaham dans l’Allegretto moderato. A défaut d’un équilibre toujours abouti, la sonorité d’ensemble est magnifique et l’interprétation maintient la balance égale entre fermeté et alanguissement.


Après l’entracte, dans le Second Quintette avec piano (1887) de Dvorák, le vague à l’âme ne tourne jamais au mal de mer et les chaudes sonorités du piano généreux de Brigitte Engerer entrent parfaitement en résonance avec les cordes, illustration exemplaire de la musique de chambre comme art de la conversation et comme réunion amicale. Pas de bis, mais la soirée s’était ouverte en associant à un quintette quasiment identique (à la seule différence de Jérôme Pernoo au violoncelle) la clarinette de Michel Lethiec, directeur artistique du festival depuis plus de trente ans, pour une réjouissante Ouverture sur des thèmes juifs (1919) de Prokofiev.


Le site du festival Pablo Casals de Prades



Simon Corley

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com