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Ne rien forcer

Paris
Salle Pleyel
12/12/2010 -  
Gustav Mahler : Symphonies n° 1 & 5
Orchestre du Théâtre Mariinsky, Valery Gergiev (direction)


V. Gergiev (© Joachim Ladefoged)


Dans un documentaire, Herbert von Karajan cite ce que lui a dit son instructeur lors de sa première leçon de pilotage, assis face aux multiples cadrans : « un avion ça marche tout seul, il ne faut rien forcer ». Ne rien forcer répète Karajan, voici un précieux conseil, également vrai « face à un orchestre, et dans la vie en général, pour l’amitié, ou lorsqu’on fait l’amour à une femme. » Valery Gergiev, qui remporta, en 1976 à l’âge de 23 ans, le « Prix de la direction d’orchestre Herbert von Karajan », a retenu ce conseil qui va à l’encontre la tendance naturelle du chef à trop vouloir contrôler et contraindre les musiciens. Ce soir le Mariinsky chante comme peu d’orchestres savent le faire, avec une infinie souplesse (le velouté des cordes, la douceur des bois), avec une chaleur et une sensualité rares. Ayant abandonné la baguette, Gergiev semble caresser l’orchestre de ses mains. La Première symphonie est miraculeuse, les multiples climats s’enchaînent avec le plus grand naturel, les transitions et les passages pianissimos sont travaillés comme jamais, les crescendos donnent une ampleur lumineuse au son. On semble redécouvrir l’œuvre tant l’on est captivé seconde par seconde. Après l’entracte, la Cinquième passe dans le même rêve. On attend avec impatience la suite du cycle, mais on sait déjà que Gergiev et le Mariinsky figurent parmi les grands interprètes de Gustav Mahler.


Philippe Herlin

 

 

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