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Un concert bienvenu

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
12/10/2010 -  et 12 décembre 2010
Nikolaï Miaskovski : Ouverture de bienvenue, opus 48
Alfred Schnittke : Concerto pour piano et orchestre à cordes
Dimitri Chostakovitch : Symphonie n°5, opus 47

Alexander Ghindin (piano)
Orchestre national de Belgique, Stefan Blunier (direction)


S. Blunier, A. Ghindin (© Barbara Aumüller)


Premier chef invité de l’Orchestre national de Belgique depuis cette saison, Stefan Blunier a suscité l’enthousiasme en septembre dans un programme consacré à des compositeurs d’origine belge (voir ici). Par ailleurs Generalmusikdirektor de l’Orchestre Beethoven de Bonn, le voici, toujours aussi volontaire et souriant, pour un concert intitulé «Dissident ou conformiste?» et à l’affiche du Bozar en cette veille de week-end ainsi que le dimanche après-midi. Probablement commandée pour le soixantième anniversaire de Staline, l’Ouverture de bienvenue (1939) de Miaskovski présente un intérêt certain, ce que les conditions de sa composition ne laissent a priori pas deviner. Bien sûr, la mélodie domine et l’écriture évite les recherches par trop avancées mais il est injuste de ne pas reconnaître la qualité de l’orchestration et le souffle qui anime cette entrée en matière agréable et originale.


Né en 1934 et non en 1984 comme indiqué dans le programme, Alfred Schnittke, victime lui aussi de la bureaucratie soviétique, ne bénéficie pas de l’attention qu’il mérite, du moins de la part des organisateurs de concerts. En cinq mouvements enchaînés, le Concerto pour piano et orchestre à cordes (1979) illustre avec conviction les tentatives du compositeur de concilier les procédés anciens (variations, forme sonate, principe cyclique) et modernes (série dodécaphonique). Deuxième prix au Concours Reine Elisabeth en 1999, entre autres récompenses, Alexander Ghindin ne ménage pas ses efforts pour défendre sa partie, qui nécessite un jeu à la fois poétique, virtuose et massif, tandis que l’orchestre rend justice aux remarquables effets sonores auxquels est parvenu l’auteur tout en traduisant la férocité de certains passages, digne de Prokofiev. Le pianiste reçoit une chaleureuse ovation au point qu’il offre deux bis dont le second, du Chopin, ne s’impose peut-être pas dans un tel contexte.


Lors de sa création par un certain Evgueni Mravinski, la Cinquième Symphonie de Chostakovitch (1937), «réponse d’un compositeur à de justes critiques») fut triomphalement accueillie par un public qui en avait saisi toute la portée. Sensible à l’émotion et à l’exaltation imprimées par le chef suisse, celui de ce soir ne refrène pas non plus son enthousiasme. Sans faiblesse sur le plan du rythme et de la dynamique, cette interprétation progresse sans baisse de tension tandis que le caractère de chaque mouvement est cerné avec justesse. Aucune mauvaise surprise quant à la prestation instrumentale, cette seconde partie de soirée permettant de saluer l’engagement et la conscience des cuivres, des bois (en particulier la flûte et le hautbois solo, remarquables dans le Largo) ainsi qu’un timbalier en excellente forme.


L’ONB revient Salle Henry Le Bœuf pas plus tard que le 16 décembre pour un concert de Noël dirigé par Patrick Davin. Au programme, Auber, Bartók, Boesmans, Brel, Falla, Rodrigo et l’«Hymne à la joie» extrait de la Neuvième Symphonie de Beethoven, les Chœurs de l’Union européenne étant de la partie.



Sébastien Foucart

 

 

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