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Schubertiade au Conservatoire

Paris
Conservatoire national supérieur d’art dramatique
12/06/2010 -  
Franz Schubert : Adagio en sol majeur, D. 178 – Der Wanderer, D. 493 – Der Schiffer, D. 536 – Ganymed, D. 544 – Wanderer-Fantasie, D. 760 – Wanderers Nachtlied, D. 768 – Der Zwerg, D. 771 – Fischerweise, D. 881 – Klavierstücke, D. 946

Thomas Dolié (baryton), Irakly Avaliani (piano)


I. Avaliani, T. Dolié


Une «Schubertiade». C’est ce à quoi l’association «Les Pianissimes» avait convié les spectateurs du concert de Thomas Dolié et Irakly Avaliani, dans le cadre rare (et franchement exceptionnel) de la salle du Conservatoire, celle-là même où Chopin, Liszt et Berlioz se produisirent en leur temps. La magie du lieu participe à l’envoûtement d’une acoustique d’exception, happant dès la première note, faisant du Steingraeber – théâtralement disposé au centre de la scène – un spectacle en lui-même.


Moins exceptionnel, le récital offre un résultat contrasté. Rempli de talents, récompensé par une «Révélation Lyrique» aux «Victoires de la Musique» en 2008, Thomas Dolié (né en 1979) déçoit quelque peu. La faute à un timbre qu’on aimerait plus séduisant (Le Batelier) comme à un aigu qu’on attendrait plus ample (Chant nocturne du voyageur) et plus riche (Ganymède). On apprécie, en revanche, la puissance de la projection, la beauté du grave (Le Nain) et la sincérité juvénile et décontractée du diseur (dans Chant du Pêcheur, dans Ganymède ou encore dans Le Fils des Muses donné en bis). Comme ConcertoNet le constatait déjà il y a trois ans, Thomas Dolié aborde d’ailleurs le répertoire allemand «avec un plaisir manifeste mais surtout avec un accent et (…) une diction remarquables». Reste une certaine uniformité du ton dans l’expression des sentiments (Le Voyageur) qu’avec le temps, le baryton français saura – à n’en pas douter – parfaire.


Accompagnateur attentif et vivace, le pianiste Irakly Avaliani (né en 1950) offre un Schubert caractérisé par son tranchant et sa sérénité. Seuls les interprètes d’exception savent transcender les œuvres méconnues des grands compositeurs... jusqu’à nous faire prendre l’Adagio en sol majeur (1815) – au début du récital – ou l’Andante en la majeur D. 604 (1816) – donné en bis – pour des chefs-d’œuvre plus remarquables encore que les tardifs Klavierstücke. Lors de ce concert, les trois célèbres pièces de 1828 trouvent en Irakly Avaliani un interprète inspiré, capable de créer des silences abyssaux. Le pianiste d’origine géorgienne paraît faire de la motricité et du rythme le moteur des émotions... au risque, toutefois, d’assécher le sentiment par une frappe anguleuse voire pesante et par une sonorité sèche et économe de pédale. Il va de soi que la diabolique fugue finale de la Fantaisie en ut majeur (1822) est transcendée par une telle rigueur dans le rythme. Mais le soliste-Wanderer, commettant quelques erreurs de notes, semble comme se heurter aux obstacles de l’articulation ainsi qu’en oublier la douceur et la simplicité (celles qui irradiaient les deux petites miniatures ouvrant et refermant ce concert) et négliger la variété des nuances que ces pages en perpétuelle transformation paraissent pourtant appeler.


Le site de Thomas Dolié
Le site d’Irakly Avaliani



Gilles d’Heyres

 

 

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