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De la parenté musicale

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
03/12/1998 -  
Carl-Maria von Weber : Ouverture du Freischütz
Richard Strauss : Quatre derniers Lieder
Anton Bruckner : Symphonie n°6

Luba Orgonasova (soprano)
Orchestre national de France, Myung-Whun Chung (direction)

Chez beaucoup d'interprètes, une rencontre avec un grand musicien détermine en profondeur la personnalité musicale ; avec Myung-Whun Chung cette "étincelle" s'est produite avec le compositeur Olivier Messiaen (1908-1992). On ne peut manquer, en effet, de constater une étroite parenté d'approche et de conception entre les oeuvres pour orchestre de Messiaen (de L'Ascension à Eclairs sur l'Au-Delà) et le style de direction du chef coréen. Dans ces vastes tableaux symphoniques, des passages très calmes, comme suspendus hors du temps alternent avec d'autres au rythme affirmé, vif et imposants. Interprète souverain de ces pages sublimes (publiées chez Deutsche Grammophon), Chung applique cette vision - mais c'est un révélateur plus qu'un schéma imposé - aux oeuvres qu'il dirige en distinguant nettement les passages lents - qu'il étire et auxquels il fait perdre toute pulsation pour les rendre intemporels - des passages vifs, dont il accentue la force de percussion et la brillance. Cette vision "séquentielle", absolument non organique, est radicale mais l'intelligence de sa mise en pratique la rend éblouissante (l'ouverture, les lieder de Strauss même si Luga Orgonasova était complètement dépassée et à contre emploi, l'adagio et le scherzo de la symphonie de Bruckner) ou captivante même si l'on n'est pas totalement convaincu (le premier mouvement de la Sixième perd en continuité et en cohérence). De plus cette sévérité de la conception ne se retrouve pas dans l'exécution où les cordes sont d'une douceur infinie (les pianissimos !), les bois fruités et les cuivres chaleureux et souples. Avec Myung-Whun Chung, le National fait preuve d'une qualité de jeu et d'une concentration dignes des plus grands orchestres, même son directeur musical actuel ne peut pas en dire autant… On ne peut rien souhaiter de mieux que de revoir plus souvent à Paris, spécialement à la tête de l'Orchestre national de France, celui qui s'affirme comme l'un des plus grands chefs de sa génération.



Philippe Herlin

 

 

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