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Les fêlées de la clef de fa

Paris
Théâtre Le Ranelagh
11/25/2010 -  et 26, 27, 28 novembre, 1er, 2, 3, 4, 5*, 8, 9, 10, 11, 12, 15, 16, 17, 18, 19, 22, 23, 24, 26, 29, 30, 31 décembre 2010, 2 janvier 2011
L’érotisme du deuxième mouvement

Les Mauvaises: Martine Thinières (texte, mise en scène, interprétation), Marianne Pichon (mise en scène, interprétation)
Stéphane Vérité (création lumière), Steen Halbro (costumes)




Le duo Les Mauvaises reprend jusqu’au 2 janvier au Théâtre Le Ranelagh son spectacle «L’érotisme du deuxième mouvement». Côté jardin, Martine Thinières, l’auteur du texte, campe Blanche Descroches, un personnage passablement déjanté, robe à volants blanche et bonnet de laine assorti, élocution hésitante et traînante, presque hachée et bafouilleuse. Côté cour, Marianne Pichon, qui cosigne la mise en scène, est Violette Cantabile, remplaçant au pied levé une certaine Rose Bécarre, dont on peut aisément comprendre qu’elle ait souhaité abandonner ce navire en perdition. Autre défection de marque, celle de Raymond Poulidor, dont la venue est pourtant annoncée à plusieurs reprises.


En français et parfois même dans un allemand plus que macaronique, les échanges entre les deux protagonistes cultivent lapalissades et propos ampoulés se gargarisant de formules creuses, mais aussi équivoques grivoises et à peu près: non seulement par «crachats», il faut entendre en réalité «chakras», mais si Bach a écrit une «Courante entérite», c’est à Offenbach qu’on doit La Belle Haleine, et si «Mozart est là», c’est peut-être plus une affaire de fromage que de musique. Pas étonnant, dans ces conditions, qu’une heure (et une séance de relaxation) plus tard, on n’ait rien appris sur l’érotisme du deuxième mouvement – ni d’ailleurs sur celui du premier ou du troisième – mais qu’on en sache en revanche beaucoup plus sur ce fameux Quality Quartet (QQ, dit aussi «les trois Suisses») formé de «Frichfrich» Nietzsche, Nino Gorgonzola et Jean-Robert Millefeuille, sur Bernadette Bourrin et sa terrible Médée, sur Gianni Mascarpone et son célèbre E pericoloso sporgersi, sur la BBC (Brecht, Barthez et Cantona) et sur bien d’autres sujets encore.


Ces divagations loufoques sont ponctuées de brèves parenthèses sonores, car les deux actrices sont également violoncellistes. Et elles affichent clairement la couleur: non seulement elles sont «mauvaises» – mieux (ou pire) encore, «Les Mauvaises» – mais elles le sont volontairement, pas comme leur glorieuse ancêtre Florence Foster Jenkins. Toutefois, revendiquer erreurs et insuffisances à des fins comiques, c’est tout un art que les concerts Hoffnung avaient porté à leur sommet: le ratage délibéré est une mécanique délicate, requérant une intraitable rigueur. Hélas, hormis un pastiche d’ascèse baroque avec archet raccourci et vibrato prohibé, la partie proprement musicale du spectacle apparaît beaucoup plus faible, suscitant une impression de déjà vu – l’instrument empoigné comme une guitare électrique – et demeurant très en deçà d’autres productions à visée musicale et humoristique, comme celles du Quatuor ou de La Framboise frivole.


Dès lors, les amateurs d’humour verbal à la fois décalé, poétique et absurde passeront un meilleur moment que les fans de l’adrénaline, du peps et des parodies chantées du quintette vocal Cinq de cœur (voir ici), dont le spectacle «Chasseurs de sons» suit immédiatement après sur cette même scène.


Le site du spectacle



Simon Corley

 

 

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