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Dans la grande tradition

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
12/03/2010 -  4 décembre 2010 (Antwerpen)
György Ligeti : Lontano
Luc Van Hove : Concerto pour piano et orchestre n°2, opus 48 (création)
Serge Prokofiev : Symphonie n°5, opus 100

Levente Kende (piano)
deFilharmonie, Otto Tausk (direction)


O. Tausk (© Marco Borggreve)


En cette veille de week-end, ce concert de l’Orchestre philharmonique royal de Flandre, alias deFilharmonie, a presque été boudé. Assistant de Valery Gergiev à Rotterdam de 2003 à 2005, actuellement chef principal du Holland Symfonia, Otto Tausk salue un public incroyablement dispersé au parterre et au premier balcon. La faute à Ligeti ? Créé à Donaueschingen, haut-lieu de la musique contemporaine, Lontano (1967) se caractérise par son pouvoir d’évocation, du moins pour ceux qui consentent à plonger dans ce flux progressif dont le chef néerlandais révèle les timbres et la puissance tellurique avec conviction.


Après ses études à Anvers, Salzbourg et à l’université du Surrey, Luc Van Hove (né en 1957) s’est nourri du compositeur hongrois ainsi que de Bartók, une influence perceptible dans le Second Concerto pour piano créé à cette occasion. En effet, l’instrument soliste se comporte souvent comme un instrument à percussion tandis que l’orchestre, net, transparent et tranchant, rappelle par moments celui du Concerto en sol de Ravel. Un intitulé fidèle à la grande tradition, un numéro d’opus, trois mouvements agencés classiquement (Vivace, agitato, Andante, Molto vivace), respect de la tonalité et «même une cadence», comme le précise l’auteur dans les notes de programme: voilà qui paraît a priori passéiste et peu original mais le résultat, moderne sans être avant-gardiste, suscite l’intérêt. Proportionné, décanté et constamment en mouvement, cet ouvrage achevé et d’une notable logique formelle séduit dès les premières mesures jusqu’à la réjouissante conclusion, d’une vitalité rythmique irrésistible. Vif comme sa musique, le compositeur se précipite sur scène pour remercier chaleureusement le pianiste Levente Kende, né en Hongrie mais résidant en Belgique depuis 1974, et le chef qui se sont attachés à révéler les multiples séductions de la partition.


Otto Tausk répond ensuite aux attentes dans la Cinquième Symphonie (1944) de Prokofiev. Adoptant non sans pertinence des tempi plutôt allants, cette exécution construite et clairvoyante ne manque pas de souffle, de lyrisme et de tension, en particulier dans l’Adagio. Ce jeune maestro parcourt avec justesse la gamme d’émotions que recèle ce grand classique qui, à l’exception de la Première, tend malheureusement à supplanter les autres Symphonies du compositeur dont les spectaculaires Deuxième, Troisième et Sixième. La réactivité et l’engagement de l’orchestre compensent le défaut d’homogénéité des cordes et la précision parfois toute relative des bois. Le prochain concert de deFilhamonie au Bozar se tiendra le 13 janvier: le hoofdirigent Philippe Herreweghe interprètera la Suite de Hans Rott ainsi que Mahler avec Dietrich Henschel (Rückert Lieder et extraits du Knaben Wunderhorn).


Le site d’Otto Tausk



Sébastien Foucart

 

 

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