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Trentième anniversaire

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
11/04/2010 -  
Joseph Haydn : Quatuor n° 44, opus 50 n° 1
Leos Janácek : Quatuor n° 1 «Z podnìtu Tolstého Kreutzerovy sonáty»
Franz Schubert : Quatuor n° 14 «Der Tod und das Mädchen», D. 810

Quatuor Hagen: Lukas Hagen, Rainer Schmidt (violon), Veronika Hagen (alto), Clemens Hagen (violoncelle)


Le Quatuor Hagen (© Regina Hecht/DG)


Trentième saison pour le Quatuor Hagen, dont les trois quarts dans la même formation, inchangée depuis 1987: une longévité et, surtout, une continuité dont peu sont en mesure de se prévaloir aujourd’hui. En janvier 2009 à l’auditorium du Louvre, les Autrichiens s’étaient produits la veille du Quatuor Pacifica; cette fois-ci, ils viennent au lendemain des Américains (voir ici), dans un programme similaire, et même pour partie identique à celui de leurs jeunes collègues.


Dans le Quarante-quatrième Quatuor, premier des «Prussiens» (1787), une approche très (trop?) recherchée, tant sur les sonorités que sur le phrasé et les nuances dynamiques, met en relief les traits novateurs de l’écriture, finissant par tirer cet Opus 50 de Haydn vers l’Opus 18 de Beethoven. Réussissant à unifier au sein de chacun des quatre mouvements les courts fragments typiques du style de Janácek, les Hagen donnent de son Premier Quatuor «Sonate à Kreutzer» (1923) une vision incisive et agile, tendre et passionnée. Toutefois, cet engagement demeure fermement contrôlé et ne porte ainsi jamais atteinte à un jeu très pur, précis, fin, transparent et même volontiers élégant, peut-être au détriment de la spontanéité de l’expression et du caractère idiomatique de l’œuvre.


Le Quatuor Hagen évolue sans doute davantage dans son élément après l’entracte: dans le Quatorzième Quatuor «La jeune fille et la mort» (1824), la maîtrise du temps schubertien apparaît en effet particulièrement aboutie. Rien de linéaire, mais une narration souple, évitant toute dispersion anecdotique grâce à une rigueur de chaque instant, et un itinéraire parsemé de détours poétiques, tel ce Trio du Scherzo si immanquablement viennois. Rien d’univoque non plus: alors qu’il est souvent de mise de surenchérir sur l’énergie du désespoir, le Finale est haletant sans être hâtif et les climats, d’une grande diversité, se succèdent rapidement, alternant ombre et lumière. Maintes fois l’ultime Schubert semble déjà là (Quintette à cordes, Voyage d’hiver), comme dans cette atmosphère étrange, à la fois désincarnée et hors de ce monde, qui entoure le thème de l’Andante con moto, économe en vibrato et murmuré dans un pianissimo impalpable où les archets se font oublier.


L’accueil triomphal du public salue aussi une prestation techniquement presque infaillible, qui se prolonge par l’Adagio molto du Troisième Quatuor (1841) de Schumann, dosé avec une délicatesse et une subtilité infinies.



Simon Corley

 

 

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