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Leçon de style

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
10/07/2010 -  
Ludwig van Beethoven : Sonate pour piano n°27, opus 90
Robert Schumann : Davidsbündlertänze, opus 6
Frédéric Chopin : Prélude, opus 45 – Sonate pour piano n°3, opus 58

Mitsuko Uchida (piano)


M. Uchida(© Richard Avedon)


Mitsuko Uchida débute les «Récitals au Palais», rendez-vous incontournables au Bozar pour les amateurs de piano, de violon et de chant (cette saison, Nelson Freire, Hilary Hahn, Thomas Hampson, Barnabás Kelemen, Zoltán Kocsis, Nikolaï Lugansky, Radu Lupu, Vadim Repin ou encore Grigory Sokolov). Le public a largement répondu présent à ce récital, le premier de la Japonaise sur la scène de la Salle Henry Le Bœuf, ce qui ne manque pas d’étonner compte tenu de sa notoriété. La brève Vingt-septième Sonate (1814) de Beethoven annonce d’emblée un niveau élevé : peu démonstrative mais éloquente, cette interprétation ciselée se distingue par ses éclairages, variés, et sa puissance, équitablement répartie.


Suivent les Danses des Compagnons de David (1837-1838) de Schumann qui figurent, comme par hasard, sur le tout dernier disque de la pianiste (Decca). La présence du compositeur au programme va de soi, en cette année du bicentenaire, mais le choix de ce cahier s’avère excellent – voilà qui change, en effet, des Carnaval, Fantaisie, Scènes d’enfants et autres Kreisleriana. Mitsuko Uchida en souligne à juste titre l’instabilité, grâce à une dynamique impeccable, ainsi que l’incessant changement de ton, tantôt combatif, tantôt rêveur, et de climat, déployé entre sérénité et douleur. Une lecture idéale, sans défaut et, vertu cardinale, dépourvue de confusion dans les passages les plus animés.


Dans la seconde partie, ce jeu peaufiné conserve toute sa séduction: Chopin, cette fois, avec le Prélude en ut dièse mineur (1841) directement suivi de la Troisième Sonate (1844). Là aussi, l’approche ne souffre d’aucun reproche, y compris dans le Largo, abordé certes très lentement mais inséré naturellement dans une vision cohérente. Le mérite de cette interprète minutieuse et ennemie de l’ostentation réside dans le refus du maniérisme et de la sensiblerie. La distinction et la pudeur règnent dans cette exécution plus profonde qu’introvertie, constamment limpide, brillante et aux élans passionnés. Les bis prolongent le plaisir et permettent d’apprécier une dernière fois ce piano net, varié et infiniment pensé.


Le cycle se poursuit le 27 novembre avec András Schiff, qui consacrera son récital entièrement à Schumann, mais, d’ici là, le 13 octobre, Hélène Grimaud jouera Mozart, Berg, Liszt et Bartók, une soirée reprise sous la bannière «Concerts exceptionnels».


Le site de Mitsuko Uchida



Sébastien Foucart

 

 

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