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Saint-Céré

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Saint-Céré
Théâtre de l’Usine
08/02/2010 -  et 5, 14 (Saint-Céré) août 2010, 4 (Saint-Affrique), 5 (Saint-Georges-de-Luzençon) février, 12 (Vitré), 18 (Sarreguemines) mars 2011
«Jeu de massacre»
Leonardo Montana : Je voudrais pas crever (+ *) – Le Cheval rouge (*)
Maurice Yvain : Le Jeu de massacre (+ *) (arrangement Montana)
Louis Beydts : Les Boules de neige (*) (arrangement Paceo)
Ward Swingle : Ni trop tôt ni trop tard (+) (arrangement Paceo)
Joseph Kosma : La Chasse à l’enfant (+ *) (arrangement Paceo) – A la belle étoile (+) – Déjeuner du matin (+) (arrangements Eche-Puig)
Boris Vian : Le petit commerce (+) – Dernière valse (*) (arrangements Montana)
Serge Gainsbourg : Quand j’aurai du vent dans mon crâne (+ *) (arrangement Eche-Puig) – Ce grand méchant vous (+) (arrangement Montana)
André & Didier Mauprey : En m’en foutant (*) (arrangement Eche-Puig)
Hanns Eisler : Mon oncle a tout repeint (+ *) (arrangement Montana)
Kurt Weill : Nanna’s Lied (*) (arrangement Eche-Puig)
Alain Goraguer : Indifférente (+) (arrangement Paceo)
Michel Legrand : Les enfants qui pleurent (*) (arrangement Paceo)
Bruno Coquatrix : Musique! Musique! (+ *) (arrangement Paceo)
Ange Calabrese : Tyrolienne haineuse (+ *) (arrangement Montana)
Georges Delerue : La vie s’envole (+) (arrangement Eche-Puig)
Henri Crolla : Sanguine (*) (arrangement Eche-Puig)
Wal-Berg : Embrasse-moi (+ *) (arrangement Eche-Puig)
Jean Tranchant : La Complainte de Kesoubah (+ *) (arrangement Montana)
Anne Paceo : Le Jardin (*)
Marc Berthomieu : Les Ratés de la bagatelle (La Chose) (+ *) (arrangement Paceo)

Eric&ric: Eric Perez (+), Eric Vignau (*) (chant) – Trio Triphase: Anne Paceo*/Mathieu Gromoli (batterie), Joan Eche-Puig (contrebasse), Leonardo Montana (piano)


E. Vignau, E. Perez (© Nelly Blaya)


Après un duo avec Sarah Laulan consacré en 2009 à Kurt Weill (voir ici), Eric Perez, par ailleurs conseiller artistique du festival de Saint-Céré, propose cette année un bouquet de «chansons des années 1940 et 1950», arrangées et accompagnées par les membres du Trio Triphase (batterie, contrebasse et piano). Il est associé cette fois-ci à son complice Eric Vignau, sous le nom de «Eric&ric», pour un tour de chant créé le 18 mai dernier, jour... de la saint Eric, «avec une pensée pour Marianne Oswald» (1901-1985). L’interprète de Cocteau, Kosma et Weill, avant-guerre, fut aussi celle du Jeu de massacre (1934) d’Henri-Georges Clouzot et Maurice Yvain, qui donne son nom à ce spectacle de près de 90 minutes comprenant quelques-uns des succès immortalisés par la chanteuse française, comme En m’en foutant (1932), «chanson réaliste» d’André et Didier Mauprey, ou La Complainte de Kesoubah (1933) de Jean Tranchant.


Au théâtre de l’Usine, l’espace est délimité par une penderie côté cour, par une table de maquillage et un miroir de chaque côté du plateau, dos à dos, et par le trio, au fond. Ses membres se sont répartis les arrangements des vingt-quatre chansons – une vingt-cinquième (Ne vous mariez pas, les filles de Boris Vian et Alain Goraguer), dont le texte est reproduit dans le programme, vient sans surprise s’ajouter aux autres. Ils ont aussi écrit les musiques accompagnant les deux poèmes lus, l’un de Vian, l’autre d’André Frédéric (1915-1957), ainsi que celles de trois chansons, deux par le pianiste, Leonardo Montana, et une par la batteuse, Anne Paceo.


Les deux Eric alternent en solo ou s’associent en duo au fil des numéros: enrichis de quelques accessoires, jeux de scène et chorégraphies, ils s’enchaînent sans autre interruption que les applaudissements des spectateurs. La tonalité «jazzy» des arrangements leur confère une grande unité, grâce au travail de musiciens passionnants: il faut voir par exemple comment Anne Paceo parvient à imiter des cris d’oiseaux en frottant simplement une baguette contre une cymbale.


Les qualités d’Eric&ric sont déjà bien connues des habitués de Saint-Céré: sonorisés, les deux caméléons vocaux, ténor à gauche, baryton à droite, font vivre et vibrer ce répertoire tour à tour contestataire, burlesque, langoureux, loufoque, grave ou persifleur. Leur parfaite diction permet de ne pas perdre une miette de textes souvent remarquables, en particulier de Prévert et Vian, mis en musique par des auteurs aussi différents que Beydts, Eisler ou Kosma. L’éventail chronologique s’ouvre d’ailleurs non seulement avant les années 1940-1950, dès les années 1930, mais se prolonge aussi plus près de nous, comme avec Ni trop tôt ni trop tard (1964) de Serge Revzani et Ward Swingle, ou Ce grand méchant vous (1962) de Gainsbourg.


Après la dernière de leur spectacle en fin d’après-midi, les infatigables trublions remontent sur scène le soir même pour une autre dernière, celle de La Belle de Cadix. Une édition s’achève donc, mais le pincement au cœur est atténué par une pleine brassée d’excellents souvenirs et par les perspectives déjà ouvertes sur 2011: Eugène Onéguine (en coproduction avec Fribourg) et sans doute une reprise du Rigoletto mis en scène en 2004 par Michel Fau.



Simon Corley

 

 

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