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Et encore un jeune quatuor français

Montpellier
Corum (Salle Pasteur)
07/30/2010 -  
George Onslow : Quatuor n° 25, opus 50
Thierry Escaich : Après l’Aurore
Maurice Ravel : Quatuor

Quatuor Hermès: Omer Bouchez, Elise Liu (violon), Yung-Hsin Chang (alto), Anthony Kondo (violoncelle)


Le Quatuor Hermès (© D. R.)


Dernier jour du festival de Radio France et de Montpellier Languedoc-Roussillon et, par conséquent, dernier des concerts gratuits «Jeunes talents» de 12 heures 30 salle Pasteur, devant un public moins nombreux qu’à l’accoutumée, peut-être déjà démobilisé par la fin de la manifestation. Concluant cette série, le Quatuor Hermès, constitué en 2005 au Conservatoire de Lyon, apporte, dans un programme long et difficile, un nouveau témoignage de l’éblouissante floraison de jeunes formations françaises depuis une bonne dizaine d’années: Ardeo, Benaïm, Debussy, Diotima, Ebène, Leonis, Modigliani, Psophos, Raphaël, Renoir, Satie, Tercea, Thymos, Voce, Zaïde – et encore en oublie-t-on certainement.


George Onslow serait-il en train de sortir d’un purgatoire auquel il avait lui-même contribué, demeurant dans son Auvergne natale au lieu de tenter de se faire connaître à Paris? C’est à souhaiter, car il y a certainement des découvertes intéressantes à faire parmi ses trente-six (!) quatuors: le Quatuor Hermès a ainsi choisi le Vingt-cinquième (1833), antérieur d’un an aux trois que le Quatuor Diotima vient d’enregistrer pour Naïve. Malgré un premier violon pas toujours juste ni agréable, les Hermès en restituent l’énergie et le sens des ruptures, qui se rattachent au premier Beethoven, en même temps que la grâce, qui évoque maintes fois Mendelssohn, contemporain d’Onslow.


Si Dutilleux a sous-titré son quatuor Ainsi la nuit, Thierry Escaich a intitulé le sien Après l’Aurore (2005). Commande de la Beethovenfest créée par le Quatuor Manfred, l’œuvre se présente d’un seul tenant et dure un quart d’heure, suggérant un déroulement dramatique sinon une narration: une lente succession d’accords laisse place à une activité quasi motorique, brièvement interrompue par une déclamation intense du premier violon, accompagné par ses trois partenaires. Le mouvement repart ensuite de plus belle, pour s’exacerber dans les grondements du violoncelle et les cris des trois autres instruments, avec, comme durant le récital de Kit Armstrong la veille, le fâcheux contrepoint d’une perceuse électrique. Précédée d’un retour à l’atmosphère des premières pages, la péroraison s’impose de manière vigoureuse, comme le réveil définitif après une période de demi-sommeil entrecoupé de chimères nocturnes.


Dans le Quatuor (1903) de Ravel, l’interprétation des Hermès ne paraît pas aussi aboutie que celle des Voce six jours plus tôt à Sceaux, ne serait-ce que pour des raisons purement instrumentales, mais elle ne se fixe pas les mêmes objectifs: intense et nerveuse, âpre et rugueuse au besoin, elle se révèle en effet plus abrupte et moins fluide, avec une sonorité d’ensemble cherchant moins le confort que l’impact expressif. Le bis est dédié à Carlos Gardel, avec une adaptation de son tango Por una cabeza (1935).


Le site de Thierry Escaich



Simon Corley

 

 

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