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A Boris is born

Liège
Palais Opéra de Liège
06/15/2010 -  et 17, 20*, 23, 26 juin (Liège), 31 juillet, 3 août (Santander) 2010
Modest Moussorgski : Boris Godounov
Ruggero Raimondi/Alexey Tikhomirov* (Boris Godounov), Anastassiya Privosnova (Xenia), Alina Shakirova (L’aubergiste, La nourrice), Julie Bailly (Féodor), Sergey Drobyshevskiy (Prince Chouiski), Alexey Tikhomirov/Maxim Kuzmin-Karavaev* (Pimène), Oleg Dolgov/Sergey Polyakov* (Grigori/Dimitri), Ruslan Rozyev (Varlaam), Yury Salzmann (Tchelkalov, Tchernikovski), Oganes Georgiyan (Missaïl), Maxim Sazhin (L’innocent), Vitaly Atyushev (Mitiouchka, Lavitski), Konstantin Brzhinsky (Le Bailli, L’officier de police), Marcel Arpots (Le Boyard Kroutchev)
Chœurs et Maîtrise de l’Opéra royal de Wallonie, Chœur d’Opéra de Namur, Marcel Seminara (chef des chœurs), Orchestre de l’Opéra royal de Wallonie, Paolo Arrivabeni (direction)
Petrika Ionesco (mise en scène, décors, lumières), Lili Kendaka (costumes)




L’Opéra royal de Wallonie achève sa saison avec une nouvelle production de Boris Godounov. Victime d’une « mauvaise trachéite », pour reprendre les termes du directeur général et artistique Stefano Mazzonis di Pralafera dans son allocution, Ruggero Raimondi a dû de nouveau déclarer forfait ce dimanche. S’il est permis d’espérer revoir ce fidèle de l’institution liégeoise lors les deux représentations suivantes, la distribution de ce dimanche a subi quelques modifications : celui qui endossait le rôle de Pimène lors de la première (à laquelle participait un Ruggero Raimondi déjà souffrant) prend en charge le rôle-titre tandis que celui du vénérable moine est tenu par une basse venue tout droit « de Moscou ». Pas sûr que le public perde au change tant les jeunes Alexey Tikhomirov et Maxim Kuzmin-Karavaev s’illustrent remarquablement. Le premier signe un Boris vocalement épatant (projection, ampleur, nuances, timbre) et théâtralement investi, au point de recevoir une acclamation chaleureuse et méritée – tenons-nous un des grands Boris de demain ? – tandis que le second déploie avec dextérité le chant à la fois majestueux et spirituel qui convient.


Essentiellement russophone, et comportant d’ailleurs de nombreux jeunes talents qui se perfectionnent au Galina Vishnevskaya Opera Centre, le reste de la distribution évolue à un niveau tout à fait satisfaisant. Au sein d’une galerie de personnages campés avec assurance émergent quelques prestations probantes : outre l’aubergiste aux courbes généreuses d’Alina Shakirova, le Missaïl ivrogne comme il se doit d’Oganes Georgiyan et l’innocent touchant de Maxim Sazhin, pour ne citer que quelques rôles secondaires, il convient de saluer le Grigori vaillant de Sergey Polyakov, le prince Chouiski fourbe à souhait de Sergey Drobyshevskiy tandis que Ruslan Rozyev livre toute la panoplie d’un Varlaam truculent, embonpoint et cordes nouées autour de la taille compris. Moussorgski a légué à la postérité des pages chorales de premier ordre que les Chœurs et la Maîtrise de l’Opéra royal de Wallonie, renforcés par le Chœur d’Opéra de Namur, défendent avec ardeur et éloquence. Mené par un sens aigu du théâtre par son actuel directeur musical Paolo Arrivabeni, l’orchestre sculpte une pâte dense, ductile et convulsive.



(© Jacques Croisier)


Petrika Ionesco ne propose pas d’options fortes ou tranchées : soulignant sans surprise les contrastes entre le peuple et l’élite, sa mise en scène consensuelle s’inscrit dans des décors dominés par de gigantesques fresques orthodoxes, fragmentées puis éclatées. Il en résulte des tableaux animés, minutieusement caractérisés voire pompeux dans lesquels les costumes somptueux de Lili Kendaka participent à l’impression de reconstitution historique que suscite ce spectacle reposant sur la version de 1872 élaguée de l’acte polonais. A noter que le Théâtre royal subit des travaux de rénovation d’envergure (renouvellement de la machinerie et restauration de l’édifice) qui se poursuivront encore toute la saison prochaine. Les productions se tiennent dès lors au Palais Opéra, gigantesque chapiteau disposant de toute l’infrastructure et de la qualité d’accueil nécessaires. Le jour des représentations, des bus effectuent gratuitement la navette à partir de la Place Saint-Lambert située à deux pas du bâtiment en chantier.


Le site de l’Opéra royal de Wallonie



Sébastien Foucart

 

 

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