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Fin de parcours

Paris
Salle Pleyel
06/04/2010 -  
Ludwig van Beethoven : Concerto pour piano n° 2, opus 19
Béla Bartók : A Kékszakallu herceg vara, opus 11, sz. 48

François-Frédéric Guy (piano), Petra Lang (Judith), Péter Fried (Barbe-Bleue)
Orchestre philharmonique de Radio France, Philippe Jordan (direction)


F.-F. Guy (© Guy Vivien)


Entamé en février 2009 (voir ici), le parcours de François-Frédéric Guy et Philippe Jordan parmi les Concertos pour piano de Beethoven (voir par ailleurs ici et ici), prolongement d’une intégrale parue chez Naïve (voir ici, ici et ici), touche à sa fin. A propos du Deuxième concerto (1795/1801), premier composé mais dernier de cette série de concerts, il n’y a guère à ajouter sur ce qui a été précédemment observé. La direction de Jordan demeure plus travaillée que naturelle, obtenant un bon équilibre entre le tranchant et le moelleux, avec des bois très en avant, au premier rang desquels le hautbois d’Olivier Doise, ancien solo de l’Opéra de Paris qui a remplacé Jean-Louis Capezzali en décembre dernier. Légèrement moins fiable qu’à l’ordinaire, le soliste n’en offre pas moins du très beau piano, traçant son chemin entre distance et affectation. Prudence, réserve ou modestie? Toujours est-il qu’il donne l’impression de ne se libérer et de se livrer que rarement, alors qu’il le fait davantage, en bis, dans le charmant Rondo final de la Dix-neuvième sonate (1798).


Comme pour les précédents volets de ce cycle, Bartók est associé à Beethoven, ce qui aura notamment permis d’entendre ses trois grandes œuvres destinées à la scène: après Le Prince de bois et la Suite du Mandarin merveilleux, voici donc, pour conclure, Le Château de Barbe-Bleue (1911). Alors qu’il dirige en ce moment La Walkyrie à Bastille (voir ici), Philippe Jordan se plonge dans un tout autre style, même si l’on perçoit ici ou là les échos d’un postromantisme germanique. Plus soucieux d’objectivité et de précision que de tension ou d’incandescence, même s’il obtient un effet saisissant à l’ouverture de la cinquième porte, avec les quatre trompettes et quatre trombones supplémentaires placés en différents points du premier balcon, il a le mérite d’utiliser avec parcimonie le grand effectif orchestral: un choix raisonnable dans l’acoustique de Pleyel, généralement peu favorable aux voix. De fait, toutes deux passent bien la rampe et, bien que moins nombreux qu’on aurait pu le souhaiter, le public – éclairé tout relativement, à défaut de surtitrage, par la seule traduction française du livret – leur fait à juste titre un triomphe. Chantant par coeur, à l’aise sur l’ensemble de la tessiture du rôle, Petra Lang use d’une large palette d’expressions et séduit tout particulièrement par son lyrisme lorsque sa partie s’envole dans les aigus. Alors qu’il l’a enregistrée avec Péter Eötvös (Hänssler) et donnée à de nombreuses reprises – notamment sous la baguette de Pierre Boulez, comme avec Jessye Norman en 2006 au Châtelet (voir ici) ou avec Michelle De Young en 2008 à Bruxelles (voir ici) – Péter Fried, quant à lui, s’aide de la partition: ni flamboyant, ni pontifiant, son timbre grave ne se perd pas dans une élocution pâteuse.


Le site de Petra Lang



Simon Corley

 

 

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