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Douce folie baroque

Lausanne
Salle Métropole
05/28/2010 -  et 30 mai, 2*, 4 juin 2010
Henry Purcell: Dido and Aeneas

Prologue:
Cécile van de Sant (Professeur, Shepherdess), Sarah Castle (Venus, She), Jean-François Lapointe (Phoebus, He), Delphine Gillot (Poebus 1re entrée), María Hinojosa Montenegro, Antoinette Dennefeld (Nereids, Spring, Chorus solo), Yannis François (Chorus solo et danse), Elizabeth Bailey, Vasily Khoroshev, David Hernández Anfruns (Chorus)
Opéra:
Sarah Castle (Dido), Jean-François Lapointe (Aeneas), Delphine Gillot (Belinda), Elizabeth Bailey (2nd woman), Cécile van de Sant (Sorceress), María Hinojosa Montenegro (1st witch), Antoinette Dennefeld (2nd witch ), Vasily Khoroshev (Spirit), David Hernández Anfruns (Sailor)
Chœur de l’Opéra de Lausanne, Véronique Carrot (direction), Orchestre de Chambre de Lausanne, Gabriel Garrido (direction musicale)
Cisco Aznar (mise en scène), Laure Dupont (assistante de mise en scène), Luis Lara (décors et costumes) Samuel Marchina (lumières), Andreas Pfiffner, Cisco Aznar (vidéo), danseurs de la Compagnie Cisco Aznar


(© Marc Vanappelghem)


Durant moins d'une heure, Didon et Enée – l’unique opéra de Purcell – est généralement couplé avec un autre titre. L'Opéra de Lausanne a choisi de compléter l'ouvrage par le prologue original, dont seul le texte nous est parvenu. Le chef d’orchestre Gabriel Garrido a puisé dans les très nombreuses partitions du compositeur pour réunir plusieurs fragments musicaux écrits pour différentes occasions. La mise en scène a été confiée à Cisco Aznar, chorégraphe espagnol travaillant à Lausanne depuis plusieurs années, véritable électron libre de la danse suisse romande, à l’univers inventif et déjanté. Sa Coppélia avait fait sensation au Grand Théâtre de Genève en 2006.


Pour sa première incursion à l’opéra, Cisco Aznar prend comme point de départ le pensionnat de jeunes filles de Chelsea, près de Londres, où aurait été créé Didon et Enée en 1689. Les demoiselles de bonne famille du noble établissement sont en proie aux premiers émois amoureux. Leur professeur acariâtre leur propose la lecture de l’opéra de Purcell et, à mesure que les vers résonnent dans la salle de classe, les étudiantes revivent le drame à leur manière. A partir de là, le metteur en scène laisse libre cours à son imagination débordante pour concevoir un spectacle mêlant habilement chant, danse et vidéo, un spectacle de douce folie baroque, d'une grande force onirique et poétique, dans une atmosphère qui n’est pas sans rappeler l’Espagne de Pedro Almodovar. Mais plus la soirée avance, plus la production se fait décalée et déjantée, allant jusqu’à atteindre des sommets de kitsch et de ridicule juste avant l'entracte, au point de reléguer le chant au second plan tant l’esprit est occupé à décrypter tout ce qui se passe sur scène. Fort heureusement, les choses sont mieux cadrées, si on peut dire, en deuxième partie, ce qui permet au public de se concentrer pleinement sur la complainte fatale de Didon, l’une des plus belles pages de toute l'histoire de l'opéra. Globalement donc, un baptême lyrique réussi de manière originale, malgré les quelques débordements et errements inhérents à toute première fois.


Musicalement, on retient avant tout le magnifique Enée de Jean-François Lapointe, exemplaire de noblesse et de raffinement, face à la Didon expressive mais en retrait de Sarah Castle. L’Orchestre de Chambre de Lausanne dans le répertoire baroque n’est pas une surprise, la formation jouant régulièrement sous la baguette de chefs tels que Ton Koopman et Fabio Biondi. Gabriel Garrido insuffle aux musiciens une énergie qui va de pair avec la vitalité de la mise en scène.



Claudio Poloni

 

 

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