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Les nouveaux répertoires de Piano Cantate

Paris
Temple Saint-Marcel
06/02/2010 -  
Mel Bonis : Sonate pour flûte et piano, opus 64
Lili Boulanger : Nocturne pour violon et piano – D’un soir triste – D’un matin de printemps
Nicolas Bacri : Deux sonatines opposées, opus 108 – Night Music, opus 73
Olivier Messiaen : Quatuor pour la fin du temps (extraits)

Thierry Durand (flûte), Florent Charpentier (clarinette), Mirana Tutuianu (violon), Clara Strauss (violoncelle), Marie-Laure Boulanger (piano)


F. Charpentier


Présidée par André Gorog, l’association Piano Cantate a été fondée en février 2007 par Marie-Laure Boulanger afin d’organiser des classes de maître et des concerts s’ouvrant à un répertoire original. Dans ce cadre, la pianiste se produit régulièrement avec deux de ses collègues du conservatoire du IXe, le flûtiste Thierry Durand et la violoniste Mirana Tutuianu, membre de l’Ensemble orchestral de Paris. Pour ce concert intitulé «Un siècle de musique française», ils se sont en outre associés à Clara Strauss, violoncelliste au sein de l’Orchestre de l’Opéra national de Paris, et au clarinettiste Florent Charpentier, premier prix au concours du Printemps de Prague (2008) et «Révélation classique de l’Adami» en 2009. C’est un auditoire restreint qui prend place sur les chaises du Temple Saint-Marcel, non loin du Val de Grâce et de la Schola cantorum, où bon nombre de disques ont été réalisés. Faisant lui-même l’objet d’un enregistrement, ce programme débute avec près d’une demi-heure de retard en raison de la longueur des préparatifs techniques.


La première partie de la soirée est dédiée à deux femmes compositeurs. La Sonate pour flûte (1904) de Mel Bonis (1858-1937) se caractérise par une séduction typiquement française, dès les volutes fauréens de l’Andantino con moto. Le Scherzo, bref intermède d’esprit léger, est suivi d’un Adagio suave et lyrique. Un Moderato rappelant parfois le premier Debussy conclut ces 20 minutes de musique fort bien écrite. Les œuvres de Lili Boulanger (1893-1918) sont relativement plus connues, mais par rapport au Nocturne (1911) pour violon et piano, où l’on croit entendre passer un faune reposé de son Après-midi, les deux pièces pour flûte, violon et piano marquent davantage, avec leurs harmonies plus recherchées: à l’atmosphère sombre et chargée de la première (D’un soir triste), qui n’est pas sans évoquer le jeune Messiaen, succèdent l’élan, la chaleur et la verve quasi roussélienne de la seconde (D’un matin de printemps).


Après la pause, Nicolas Bacri vient présenter lui-même ses œuvres. Il explique d’abord la genèse des Deux sonatines opposées (2009) pour clarinette (ou alto, ou saxophone alto) et piano (ou quatuor à cordes): ayant achevé une Sonatina lirica, il fut «presque effrayé par le résultat», sa douceur inhabituelle et son caractère tonal affirmé, et résolut donc de composer son «antithèse», une Sonatina lapidaria, et de redevenir ainsi lui-même, au point d’en éprouver cette fois-ci une «impression de [se] pasticher [lui]-même». En trois mouvements enchaînés d’une durée de 9 minutes, la Sonatina lirica peut s’analyser globalement comme une forme sonate, dont les deux premiers mouvements (un Alla sonatina... de forme sonate, puis une Canzonetta per un bambino) exposeraient successivement les deux thèmes, tandis que le troisième mouvement, un Rondo versatile aux épisodes fortement contrastés, ferait à la fois office de développement et de récapitulation. D’un seul tenant et beaucoup plus brève (3 minutes) comme le laisse supposer son titre, la Sonatina lapidaria est certes de caractère plus sérieux, mais demeure bien moins noire et grinçante que nombre d’autres pages de Bacri, telle Night Music (2001). Inspiré par la disparition subite d’une des élèves du clarinettiste américain Charles Neidich, ce triptyque pour clarinette et violoncelle lui est dédié ainsi qu’à Clara Strauss, mais trouve ici un nouvel interprète inspiré en la personne de Florent Charpentier. La conclusion rassemble presque tous les musiciens pour les deux derniers mouvements du Quatuor pour la fin du temps (1941) de Messiaen, «Danse de la fureur pour les sept trompettes» et, pour les seuls violon et piano, «Louange à l’immortalité de Jésus».


Le site de Florent Charpentier
Le site de Nicolas Bacri
Le site de l’association Mel Bonis



Simon Corley

 

 

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