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Being John Unterweger

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Boeuf
05/12/2010 -  et 11 (Luxembourg), 13 (Paris), 14 (Istanbul), 16 (Hambourg), 18 (Bilbao), 20, 21 (Tarragone), 23 (Malaga), 25, 26 (Athènes) mai, du 2 au 6 (Festival de la Ruhr), 11, 12 (Toronto), du 14 au 16 (Québec) juin, 1er (Ravello), 2 (Spoleto), 4 (Turku), 11, 12 (Saint-Pétersbourg) juillet 2010
The Infernal Comedy, confession of a serial killer de Michael Sturminger
Christoph Willibald Gluck : Introduction et chaconne « L’Enfer » extraites de « Don Juan », Wq. 52 – Ballet extrait de « Orfeo ed Euridice »
Luigi Boccherini : Sinfonia, opus 12 n°4 « La casa del diavolo » (Allegro assai con moto)
Antonio Vivaldi : Sposa son disprezzata extrait de « Ottone in Villa », RV 729)
Wolfgang Amadeus Mozart : Vorrei spiegarvi, oh Dio, K. 418 – Ah, lo previdi! … Ah t’invola agl’occhi miei, K. 272
Ludwig van Beethoven : Ah, perfido..., opus 65
Joseph Haydn : Berenice, che fai, Hob. XXIVa:10
Carl Maria von Weber : Ah, se Edmondo fosse l’uccisor! … Deh! Consol il suo affano, opus 52

John Malkovich (Jack Unterweger), Bernarda Bobro, Aleksandra Zamojska (soprano)
Orchester Wiener Akademie, Martin Haselböck (direction)
Michael Sturminger (mise en scène), Birgit Hutter (costumes)


John Malkovich(© Brigitte Lacombe)


Birgit Hutter et Martin Haselböck développèrent l’idée d’une pièce pour orchestre sur instruments anciens, deux sopranos et un acteur reposant sur la vie du tueur en série autrichien Jack Unterweger (1951-1994). Emprisonné pour meurtre, ce dernier s’est forgé une réputation d’auteur derrière les barreaux avant de mener, après sa libération, une carrière remarquée d’écrivain. Cette exemplaire réinsertion s’est toutefois révélée être de courte durée : suspecté d’avoir assassiné des prostituées en Europe et aux Etats-Unis, il a été arrêté en Floride, extradé en Autriche et reconnu coupable de onze homicides. Il s’est suicidé par pendaison en recourant à un modus operandi semblable à celui utilisé sur ses victimes, étranglées avec leur soutien-gorge.


Réalisateur, notamment, de Malibran Rediscovered avec Cecilia Bartoli, Michael Sturminger a écrit et conçu un spectacle (créé l’année dernière, justement, à Vienne) en mêlant théâtre et musique. Les interventions de Jack Unterweger, qui disserte sur son dernier livre The Infernal Comedy, écrit après... sa mort, en s’autorisant maintes digressions (sur les femmes, surtout), alternent avec des pages bien trouvées de Gluck (extraites de Don Juan et d’ Orphée et Euridice), de Boccherini ainsi que des airs de Vivaldi, Mozart, Haydn (Berenice, che fai), Beethoven (le non moins célèbre Ah, perfido...) et Weber. Huit chapitres, constituant autant de scènes entre l’auteur et les sopranos, illustrent les rapports particuliers de Jack Unterweger avec la gent féminine. La musique vient dès lors renforcer l’impact émotionnel d’un spectacle à la fois cérébral, drôle et touchant.


Impossible d’imaginer que ce personnage hors norme puisse être incarné par quelqu’un d’autre que John Malkovich : lunettes de soleil, costume chic et élégant en noir et blanc, son entrée sur la scène de la Salle Henry Le Boeuf ne passe pas inaperçu. Inutile sans doute de le préciser : le charisme du comédien, son élocution singulière, son ironie mordante et son aptitude saisissante à occuper l’espace et à polariser l’attention font mouche. Séducteur, taquin et impulsif, il interagit tant avec le public, non sans provocation (« When did you for the last time enjoy making love ? »), qu’avec les musiciens et les sopranos à l’égard desquelles il abuse de ses charmes. Bernarda Bobro et Aleksandra Zamojska, dociles au point de se laisser soigneusement enfiler un soutien-gorge (au-dessus de leur robe de soirée), ne s’imposent guère par leur chant tandis que Martin Haselböck dirige avec vigueur un Orchestre de l’Académie de Vienne aux timbres un peu verts.


Le théâtre l’emporte donc davantage sur la musique ce qui n’empêche pas de louer cette production victime lors de cette unique représentation en Belgique d’un regrettable incident technique annoncé au préalable par Christian Renard, directeur du Bozar Music, et gentiment raillé par John Malkovich. Comme les sous-titres en français et en néerlandais ne purent être projetés simultanément, un compromis à la belge fut donc trouvé : dans la langue de Vondel pour la première partie et dans celle de Molière pour la seconde.


Le site du spectacle
Le site de Michael Sturminger
Le site de l’Orchestre de l’Académie de Vienne



Sébastien Foucart

 

 

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