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Sous les voûtes gothiques

Paris
Sainte-Chapelle
05/03/2010 -  et 6, 9 mai 2010
Wolfgang Amadeus Mozart : Quatuors avec flûte n° 1, K. 285, n° 3, K. 285b, et n° 4, K. 298

Magali Mosnier (flûte), Les Solistes français: Paul Rouger (violon), Nathalie Poulet (alto), David Harlé (violoncelle)


M. Mosnier (© Steven Haberland)


Saint-Julien-le-Pauvre, Saint-Ephrem et, bien sûr, Sainte-Chapelle: les édifices religieux du centre historique de Paris sont-ils condamnés aux Quatre saisons de Vivaldi et à l’Adagio d’Albinoni joués sans conviction par des artistes cachetonnant devant un public peu averti rassemblant des touristes attirés par de ronflantes affiches? Heureusement non, car à toute règle son exception, en l’espèce grâce à une dizaine de membres de feu l’Orchestre symphonique français de Laurent Petitgirard réunis, sous le nom «Les Solistes français», autour de Paul Rouger (né en 1965), actuellement premier violon solo de l’Orchestre Colonne.


De mars à novembre, ils se produisent régulièrement à la Sainte-Chapelle pour deux programmes différents, à 19 heures puis à 20 heures 30. En travaux pour plusieurs années, la perle gothique (XIIIe) de l’île de la Cité, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, accueille certes un répertoire qui vise à toucher un large public, notamment étranger (dans le programme, la notice architecturale, à la différence de la présentation des œuvres, est d’ailleurs traduite en anglais): Vivaldi et Albinoni, sans oublier Pachelbel, Pugnani et Tartini, mais aussi Bach, Haydn, Mozart, Chopin, Schumann, Dvorák et Brahms. Contrairement à l’image très négative qui s’attache à la plupart de ces séries prenant place dans les églises de la capitale, il n’y a rien ici de bâclé, de saboté ou même simplement d’indifférent: les musiciens prennent visiblement plaisir à être là et permettent de prolonger le temps du concert par des disques publiés chez Loreley (distribution Harmonia mundi).


En outre, ils sont parfois accompagnés d’invités de choix, à l’image de Magali Mosnier (née en 1976), qui donne trois des quatre Quatuors avec flûte (1777-1778) de Mozart. Composées pour partie à Paris, ces pages ne figurent pas parmi les plus importantes du compositeur, mais il serait dommage de se priver du plaisir de les entendre par celle qui est première flûte solo de l’Orchestre philharmonique de Radio France depuis 2003, tant elle domine son sujet avec une aisance confondante: les longues phrases de l’Adagio du Premier (en ) et la variation lente du second mouvement du Troisième (en ut) ouvrent sur une sorte de nirvâna musical, mais l’approche n’est pas exclusivement suave et relaxante, comme dans le Menuetto du Quatrième (en la), plus alerte que pompeux. Un sans-faute qui trouvera sans doute lors des deux soirées suivantes une contrepartie de même niveau chez ses partenaires: emmenés par Paul Rouger, ils semblent souffrir davantage de la rigueur climatique qui s’est à nouveau installée en ce début mai, mais il est surtout difficile de s’habituer à l’acoustique généreuse du lieu, le trio sonnant parfois comme un orchestre de chambre sous ces hautes voûtes.


Cela étant, si l’on est amené à en souhaiter davantage – n’aurait-il pas en effet été possible d’offrir aussi le bref Deuxième (en sol) afin de réaliser une intégrale de ces Quatuors? – c’est que le bilan est globalement satisfaisant. Les spectateurs ont cependant droit à un bis, l’air Bist du bei mir extrait du Petit livre d’Anna Magdalena Bach, dans un arrangement du compositeur allemand Andreas Nikolai Tarkmann (né en 1956) pour flûte et quatuor à cordes. Quatuor? Oui, car Paul Rouger se débrouille pour assurer seul les deux parties de violon...


Le site des Solistes français
Le site de la Sainte-Chapelle
Le site d’Andreas N. Tarkmann



Simon Corley

 

 

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