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Esprit de chapelle

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
04/29/2010 -  
Albert Roussel : Sinfonietta, opus 52
Ludwig van Beethoven : Romance pour violon et orchestre n°2, opus 50
Antonín Dvorák : Romance pour violon, opus 11, B. 39
Gabriel Fauré : Requiem, opus 48

Augustin Dumay (violon), Helen Kearns (soprano), Sébastien Parotte (baryton)
Chœur de chambre de Namur, Orchestre royal de chambre de Wallonie, Adrian Prabava (direction)


A. Prabava & A. Dumay (© Gabriela Brandenstein/DG)


Né sur l’île de Java et établi à Berlin, Adrian Prabava remplace Jérémie Rhorer, empêché pour des raisons de santé, à la direction de l’Orchestre royal de chambre de Wallonie qui a néanmoins conservé le programme de son concert à la Salle Henry Le Bœuf. Cet assistant, pendant deux ans, de Kurt Masur à l’Orchestre national de France livre en guise de mise en bouche une Sinfonietta (1934) de Roussel suffisamment aérée, articulée et vigoureuse.


Les deux Romances pour violon et orchestre qui suivent, la Seconde (1802) de Beethoven et celle en fa mineur (1873-1877) de Dvorák (en fait, un arrangement du deuxième mouvement de son Cinquième Quatuor), compromettent quelque peu l’homogénéité d’une soirée dominée par la musique française. Le négligé Concerto pour violon de Fauré, initialement prévu en début de saison, aurait sans doute tout aussi bien convenu à Augustin Dumay, par ailleurs chef principal de l’orchestre, en principe, jusqu’en 2013. Sans épanchements, le violoniste produit une sonorité pleine et des traits impeccables tandis que sa virtuosité intacte trouve davantage matière à s’exprimer dans le bis, pas moins que le Tzigane de Ravel, enlevé avec classe et sans esbroufe.


Deux solistes de la Chapelle musicale Reine Elisabeth, qui s’y perfectionnent auprès de José van Dam, rejoignent sur scène le Chœur de chambre de Namur et un Orchestre royal de chambre de Wallonie encore moins fourni qu’en première partie pour le Requiem (1887-1900) de Fauré. Les forces en présence rapprochent cette exécution de la création alors que le compositeur n’avait pas encore achevé l’orchestration. Adrian Prabava impose sans peine un climat recueilli et intimiste, qui aurait peut-être trouvé au Conservatoire un écrin plus approprié, les excellents choristes donnent à cette exécution légère et éthérée une nécessaire pulsation tandis que Helen Kearns, d’origine irlandaise, et le Verviétois Sébastien Parotte s’insèrent avec discrétion dans ce tissu harmonique particulièrement dépouillé.


La saison prochaine, le Bozar consacrera, de nouveau, un cycle à la Chapelle musicale Reine Elisabeth : entre autres, Lorenzo Gatto, formé auprès d’Augustin Dumay et deuxième prix au concours l’année passée y effectuera une résidence pour trois concerts, le premier, justement, avec la formation wallonne le 29 octobre à la Salle Henry Le Bœuf, tandis que le Quatuor Artemis, membre du corps professoral, donnera en novembre et décembre au Conservatoire une intégrale Beethoven.


Le site du Chœur de chambre de Namur



Sébastien Foucart

 

 

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