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Calisto baroque et féerique

Geneva
Bâtiment des Forces Motrices
04/13/2010 -  et 15*, 17, 18, 20, 22, 24, 26, 28 avril 2010
Pier Francesco Cavalli: La Calisto

Anna Kasyan (Calisto), Sami Luttinen (Giove), Christine Rice (Diana / Destino), Mark Milhofer (Linfea), Kristen Leich (Satirino / Natura), Catrin Wyn-Davies (Giunone), Bejun Mehta (Endimione), Fabio Trümpy (Pane), Bruno Taddia (Mercurio), Ludwig Grabmeier (Silvano), Mariana Flores (Eternità / Première Furie), Dina Husseini (Deuxième Furie)
Orchestre de Chambre de Genève, Andreas Stoehr (direction musicale), Leonardo Garcia Alarcon (assistant direction musicale)
Philipp Himmelmann (mise en scène), Rebecca Steiner (assistante mise en scène), Johannes Leiacker (décors), Petra Bongard (costumes), Gérard Cleven (lumières)


(© GTG/Vincent Lepresle)


Ruses divines pour tenter d’obtenir les faveurs sexuelles d’une jeune vierge mortelle, travestissements, changements de sexe, fantaisies érotiques, copulations en tous genres… Pour dire qu’il a été écrit il y a un peu plus de 350 ans, le livret de La Calisto – tiré des Métamorphoses d’Ovide – apparaît aujourd’hui comme particulièrement osé et jouissif, à notre époque où le politiquement correct, voire le puritanisme font un retour en force. Pour cette production genevoise du chef-d’œuvre de l’opéra baroque vénitien, le metteur en scène a voulu rendre hommage au XVIIe siècle et choisi de faire évoluer l’action dans un théâtre détruit (le rideau se lève au moment où Jupiter et Mercure se rendent sur terre pour évaluer les dégâts causés par la chute de Phaéton), avec un plafond orné d’une magnifique fresque et des toiles recouvertes des nuages si caractéristiques des décors baroques. Les dieux descendent des cintres dans des nacelles ou sur des chevaux ailés, comme dans les théâtres de l’époque. Philipp Himmelmann signe un spectacle au ton vif et enjoué, où l’humour et la farce le disputent à la fantaisie et à la féerie, même si les allusions salaces sont nombreuses et parfois très appuyées, sans jamais cependant tomber dans la vulgarité.


Les solistes – tous d’excellent niveau – forment une équipe parfaitement homogène, qui n’hésite pas à chanter dans les positions les plus inconfortables, sur une échelle notamment, et à affronter une pente fort raide, en talons aiguilles pour certains. On citera en premier lieu le phénoménal Bejun Mehta, qui est la preuve vivante qu’une voix de contre-ténor peut avoir du corps et ne pas sonner artificiellement. Son Endymion au chant raffiné est un délice. La Calisto ardente et passionnée d’Anna Kasyan séduit elle aussi sans réserve, avec sa voix corsée, puissante et bien projetée. La Diane expressive et soignée de Christine Rice fait également forte impression. Au diapason de la mise en scène, l’Orchestre de Chambre de Genève, malgré plusieurs décalages, réagit avec verve et entrain à la baguette inspirée d’Andreas Stoehr. Une réussite qui rend hommage, avec éclat, à tout un pan du répertoire lyrique, souvent négligé aujourd’hui par les théâtres.



Claudio Poloni

 

 

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