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Carré d’as

Paris
Chapelle du Calvaire
03/28/2010 -  
Johann Sebastian Bach : O Mensch, bewein’ dein’ Sünde groß, BWV 622 (arrangement Toshio Hosokawa)
Joseph Haydn : Quatuor n° 81, opus 77 n° 1
Johannes Brahms : Quatuor n° 2, opus 51 n° 2

Quatuor Modigliani: Philippe Bernhard, Loïc Rio (violon), Laurent Marfaing (alto), François Kieffer (violoncelle)


Le Quatuor Modigliani (© Andrew French)



Salzbourg et Lucerne ont leur session pascale, alors pourquoi pas le festival «Les Serres d’Auteuil», qui anime le début et à la fin de l’été parisien? Mais le temps des jardins n’étant pas encore venu, c’est dans la chapelle du Calvaire, attenante à l’église Saint-Roch et restaurée entre 2004 et 2006 pour offrir d’excellentes conditions acoustiques, qu’Anne-Marie Réby présente, pour la troisième année consécutive, ses «Quatuors à Saint-Roch», toujours selon le même principe, à savoir quatre concerts concentrés entre le vendredi soir et le dimanche après-midi. Le millésime 2010 réalise un véritable tour de force, en invitant un carré d’as, Ardeo, Modigliani, Psophos et Ysaÿe, qui se succèdent en moins de 48 heures: difficile en effet de concevoir panorama plus prestigieux des formations françaises, auquel il ne manque que les Diotima, Ebène et Voce.


Concluant ce week-end, le Quatuor Modigliani propose un programme dont la première partie reprenait l’essentiel d’un concert qu’il avait donné voici près d’un an à l’Auditorium du Louvre (voir ici): l’adaptation du prélude de choral O homme, pleure tes lourds péchés extrait du Petit livre d’orgue (1708-1714) de Bach, réalisée en 2009 par Toshio Hosokawa (né en 1955) à la demande des musiciens français, puis le Quatre-vingt-unième quatuor (1799), avant-dernier achevé par Haydn.


En seconde partie, les Modigliani, plutôt que de mettre en valeur la nostalgie schubertienne, dramatisent le propos dans le Deuxième quatuor (1873) de Brahms, avec une puissance symphonique, une fièvre et une passion qui trouvent à s’exprimer au mieux dans les sections centrales de l’Andante moderato et du Quasi minuetto ainsi que dans le Finale. La pâte sonore est dense, la cohésion et l’homogénéité remarquables, mais en bis, l’Andantino du Quatuor (1892) de Debussy montre que s’ils sont fougueux, ils n’en savent pas moins obtenir des textures d’une grande finesse et faire preuve d’une belle sensibilité.


Le site de «Quatuors à Saint-Roch»
Le site du Quatuor Modigliani



Simon Corley

 

 

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