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Clonage

Paris
Cité de la musique
03/27/2010 -  
John Adams : Son of Chamber Symphony (création française) – Shaker Loops – Chamber Symphony

Ensemble Asko|Schönberg, John Adams (direction)


J. Adams (© Margaretta Mitchell)


Public à nouveau nombreux et enthousiaste pour la fin du «Domaine privé» que la Cité de la musique consacre à John Adams (voir ici): comme pour le concert d’ouverture, le compositeur dirige, mais cette fois-ci exclusivement ses propres œuvres. Emblématique de ses relations complexes avec Schönberg, la Symphonie de chambre (1992), qui lui emprunte à la fois son titre et sa dimension instrumentale, fut en outre créée... par l’Ensemble Schönberg. Depuis, la formation néerlandaise fondée par Reinbert de Leeuw s’est associée à ses compatriotes de l’Ensemble Asko pour former en octobre 2008 l’Ensemble Asko|Schönberg et Adams a donné une descendance à cette turbulente partition, Son of Chamber Symphony (2007), dont il offre ici la création française et qui est fort logiquement dédiée... à son fils Sam.


Un air de famille? C’est plutôt de clonage qu’il s’agit ici, tant ce «fils» doit à sa «mère»: même durée (25 minutes), même coupe en trois mouvements (deux vifs encadrant un plus lent, d’esprit néobaroque), même effectif instrumental (moyennant un violon et un percussionniste supplémentaires, mais une clarinette et un basson en moins). Tout aussi ludique et espiègle, évoquant parfois le Nyman des années 1980, le rejeton se veut cependant un peu moins ambitieux, sans aller, comme le relève Adams lui-même, jusqu’aux «mêmes extrémités en termes de virtuosité et de densité contrapuntique», d’humeur plus légère ou sentimentale, notamment dans le deuxième mouvement, avec ses textures raffinées de bois et célesta sur fond de pizzicati, ou dans le dernier, avec ses ostinatos à la Dumbarton Oaks. Le compositeur explique avoir travaillé sur la Septième de Beethoven au moment où il écrivait sa partition: de fait, le trépignement de rythmes pointés du premier mouvement rappelle presque explicitement cette symphonie dans laquelle Wagner voyait une «apothéose de la danse» – bien plus qu’une coïncidence, puisque Son of Chamber Symphony fut initialement destiné au ballet Joyride de Mark Morris.


Shaker Loops (1978/1983) fut également chorégraphié, mais n’avait à l’origine qu’une visée purement instrumentale. Adams retrouve ici l’un de ses tout premiers succès, encore marqué par un minimalisme radical, même s’il l’interprète, dans la version pour septuor à cordes, de façon résolument expressive, parfois rageuse, allant jusqu’à s’éloigner de son pupitre pour encourager les musiciens à s’impliquer encore davantage. Associant de manière iconoclaste Schönberg et les musiques des dessins animés des années 1950, mais aussi, de l’aveu même du compositeur, Hindemith, Milhaud et Stravinski, la Symphonie de chambre possède un riche patrimoine génétique, mais le tout est unifié par une énergie inépuisable à laquelle Adams et ses musiciens rendent admirablement justice, notamment dans le «Road Runner» final.


Le site de l’Ensemble Asko|Schönberg



Simon Corley

 

 

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