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En Russie le vendredi aussi

Paris
Salle Pleyel
03/19/2010 -  
Serge Rachmaninov : Concerto pour piano n° 3, opus 30
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Symphonie n° 4, opus 36

Nicholas Angelich (piano)
Orchestre philharmonique de Radio France, Myung-Whun Chung (direction)


N. Angelich (© Stéphane de Bourgies)


Après le National la veille (voir ici), l’Orchestre philharmonique de Radio France se met à son tour à l’heure de l’«année France-Russie 2010», à nouveau avec Rachmaninov: au lendemain du Premier concerto par Simon Trpceski, c’est cette fois-ci Nicholas Angelich qui s’attaque au Troisième (1909). A vrai dire, on se doutait que le pianiste franco-américain possédait tous les moyens requis pour aborder cette œuvre à la redoutable réputation, mais il le confirme d’une manière qu’il serait presque inconvenant de qualifier d’éclatante ou d’éblouissante, tant son absence de complaisance se situe aux antipodes de toute intention spectaculaire et tape-à-l’œil. Conservant toujours la tête froide, il tire de son clavier des sonorités de rêve, d’une profondeur brahmsienne ou d’une élégance chopinienne: rien de dur ni de brutal dans son jeu, même s’il ne se prive pas de donner ici ou là des coups de griffe, ou de montrer sa puissance, sans en abuser, simplement pour s’imposer au besoin face à un orchestre plus exubérant et démonstratif, mais aussi inhabituellement fourni (60 cordes). Du grand, du très grand piano, magnifiquement articulé et coloré, dont la fascination se prolonge en bis dans le Cinquième des treize Préludes de l’Opus 32 (1910).


Après l’entracte, pour la Quatrième symphonie (1877) de Tchaïkovski, Myung-Whun Chung fait appel à un effectif encore plus important (près de 70 cordes, quatre trompettes), comme s’il voulait en mettre plein la vue. De fait, dès le premier mouvement, il se laisse aller à des effets théâtraux et appuyés, entre ralentis et arrêts sur image, même si la finesse du Philhar’ fait merveille dans le second thème en forme de valse, léger et gracieux. L’Andantino est mieux venu, quoiqu’assez lent, mais le Scherzo, abordé quant à lui à une allure très vive, n’échappe pas toujours aux risques techniques que le chef fait ainsi prendre à son orchestre. Trivial et bruyant, le Finale vise peut-être à illustrer le programme exposé par le compositeur dans une lettre à Madame von Meck «Va dans le peuple, vois comme il sait s’amuser en s’adonnant aux sentiments d’une joie sans partage. C’est le tableau d’une grande fête populaire.» Toujours est-il que Chung demeure toujours aussi populaire auprès tant de ses musiciens que du public.



Simon Corley

 

 

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