About us / Contact

The Classical Music Network

Tournai

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Des quatuors en veux-tu en voilà

Tournai
Maison de la culture
03/06/2010 -  
Ludwig van Beethoven : Quatuor à cordes n° 6, opus 18 n°6 – Quatuor à cordes n°16, opus 135 (*)
Henri Dutilleux : Quatuor à cordes « Ainsi la nuit »
Felix Mendelssohn : Quatuor à cordes n°6, opus 80
Franz Schubert : Quatuor à cordes n°15, D. 887 (*)

Quatuor Terpsycordes : Girolamo Bottiglieri, Raya Raytcheva (violon), Caroline Haas (alto), François Grin (violoncelle), Quatuor Kuss (*) : Jana Kuss, Oliver Wille (violon), William Coleman (alto), Mikayel Hakhnazaryan (violoncelle)




Dédié au quatuor à cordes, le festival « Les Voix intimes » de Tournai sort de la routine : au lieu d’être proposés individuellement le soir ou l’après-midi, les concerts de sa huitième édition ont été rassemblés en un « parcours muséal » le 22 novembre dernier – concerts des Quatuors Bogen et Alfama au Musée des Beaux-Arts et au Musée de la Tapisserie – et à l’occasion d’un week-end, en ce début mars, consacré à la lutherie contemporaine à la Maison de la Culture (« Le quatuor sous toutes ses cordes »). Une vingtaine de facteurs belges, français, allemands et canadiens ont eu l’opportunité d’y exposer leurs créations et de les faire essayer par des quatuors invités lors d’ateliers alternés avec des conférences, un débat émis en direct sur Musiq3 (« Quatre instruments d’un même luthier: l’harmonie parfaite ? ») et, bien sûr, des concerts à 17 et 20 heures : spectacle de danse contemporaine sur une chorégraphie de Bud Blumenthal et une musique de Walter Huss interprétée par le Quatuor Arcis4 le vendredi soir, les Quatuors Terpsycordes et Kuss le samedi et, le lendemain, le Quatuor Modigliani dont les membres jouent sur les « Quatre Evangélistes » de Jean-Baptiste Vuillaume.



Le Quatuor Terpsycordes


Fondé en 1997 et formé au Conservatoire supérieur de Genève, le Quatuor Terpsycordes a remporté en 2001 un premier prix au concours annuel organisé dans la ville. Comme l’indique son élégant site Internet, il se produit sur des instruments modernes ou d’époque en fonction du répertoire mais le programme, distribué gratuitement, ne divulgue aucune information sur ceux que Girolamo Bottiglieri, Raya Raytcheva, Caroline Haas et François Grin utilisent pour ce concert, ce qui aurait probablement intéressé les luthiers, musiciens et mélomanes réunis à cette occasion.


Dès le Sixième Quatuor (1799-1800) de Beethoven, les interprètent dévoilent une sonorité typée, nette et plutôt sèche, ainsi qu’un jeu alerte, souvent âpre mais en tout cas plus confortable que les sièges de la Salle Lucas. Ils rendent toute l’envergure et l’originalité de la Malinconia en recourant à de forts contrastes dynamiques et expressifs mais tout en délicatesse, conformément aux indications du compositeur. Défendu lui aussi avec imagination, Ainsi la nuit (1971-1977) de Dutilleux illustre de nouveau une cohésion sans faille et un jeu vigoureux. Engagement et qualités d’architecture caractérisent un Sixième Quatuor (1847) de Mendelssohn à la dramaturgie serrée, ce qui ne va d’ailleurs pas sans menus dérapages et raclements d’archet. Les Terpsycordes remercient le public, venu relativement nombreux, avec en bis, un Largo cantabile du Cinquième Quatuor de l’Opus 33 de Haydn exécuté avec plénitude.



Le Quatuor Kuss


Fondé quant à lui en 1991 par quatre étudiants de l’Académie Hanns Eisler de Berlin, le Quatuor Kuss a été remanié depuis, avec le remplacement de l’altiste et, par deux fois, du violoncelliste. Jana Kuss, Oliver Wille, William Coleman et Mikayel Hakhnazaryan associent les deux derniers Quatuors de Beethoven et Schubert, datés tous deux de 1826 et exécutés dans l’ordre inverse de celui spécifié dans le programme.


Impossible de ne pas se prêter au jeu des comparaisons : à l’actif des Kuss, une sonorité plus moelleuse et moins brute de décoffrage, un jeu plus décanté et pondéré, un vibrato plus perceptible. Déclasser les Terpsycordes n’a pourtant aucun sens dans la mesure où leurs caractéristiques ne les rendent en aucune façon interchangeables avec la formation allemande. La ponctualité de la mise en place, la rigueur de la pensée, en particulier dans les disparités expressives de Schubert, incitent à établir un rapprochement, toutes proportions gardées, avec les Artemis qui se sont produits il y a un an dans, justement, le D. 887 (voir ici). A cela s’ajoutent une homogénéité et une maîtrise instrumentale qui forcent l’admiration, si bien que l’incident survenu dans le Beethoven (rupture d’une corde du violoncelle) n’est plus qu’un vilain et insignifiant souvenir. Le bis sort quelque peu de l’ordinaire puisqu’il s’agit d’un extrait du Premier Quatuor que Mozart composa en 1770.


Le dernier concert de cette huitième édition se tiendra le 26 mars à l’Hôtel de Ville. En collaboration avec la Chapelle musicale de Tournai, le Quatuor Scaldis, dont l’altiste, Dominique Huybrechts, n’est autre que le président de l’association Proquartetto qui organise ce festival, rendra hommage à Robert Schumann dont les trois Quatuors auront été donnés cette saison dans la Cité des Cinq Clochers, bicentenaire de sa naissance oblige.


Le site de l’association Proquartetto
Le site du Quatuor Terpsycordes
Le site du Quatuor Kuss



Sébastien Foucart

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com