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Théâtre du Châtelet
02/21/2010 -  
Johannes Brahms : Trio avec piano n° 1, opus 8
Dimitri Chostakovitch : Trio avec piano n° 2, opus 67

Henri Sigfridsson (piano), Patricia Kopatchinskaja (violon), Sol Gabetta (violoncelle)


S. Gabetta (© Marco Borggreve)


Finlande, Moldavie et Argentine: le trio formé par Henri Sigfridsson (né en 1974), Patricia Kopatchinskaja (née en 1977) et Sol Gabetta (née en 1981) revendique un cosmopolitisme aussi inattendu que réjouissant, d’autant que la violoniste aux pieds nus réside à Berne et que la violoncelliste est née de parents russe et français. Leur programme est en revanche moins original: deux piliers qui viennent d’être donnés à Paris voici quelques jours.


Risque ou tentation pour l’auditeur, l’inévitable comparaison ne penche pas en leur faveur dans le Premier trio (1854) de Brahms. A la différence de François-Frédéric Guy, Ilya Gringolts et Marc Coppey moins d’une semaine plus tôt aux Bouffes du Nord (voir ici), voilà un Brahms physique et instinctif, à l’emporte-pièce, à force de coups d’archet rageurs, d’éclairs, de ruptures: une surexcitation permanente qui pourrait traduire la fougue et l’impatience du jeune compositeur – l’affaire est expédiée en moins de 35 minutes (en omettant la reprise du premier mouvement) – si elle n’était par trop systématique, négligeant les passages plus lyriques ou poétiques. Du coup, le bouillonnement reste souvent brouillon, manquant de précision, quand ce n’est pas volontaire de la part de «PatKop», qui détimbre et joue d’une intonation étrange.


En revanche, dans le Second trio (1944) de Chostakovitch, la qualité instrumentale, notamment de la violoncelliste dès ses harmoniques liminaires, l’emporte sur la prestation d’Alexander Kobrin, Roman Mints et Kristina Blaumane voici dix jours à Gaveau (voir ici). En outre, le caractère de l’œuvre, sa charge émotionnelle, son écriture riche en «effets spéciaux», conviennent sans doute mieux au travail de la violoniste sur la sonorité et à l’ardeur des trois musiciens à défendre une interprétation extériorisée et exagérée, voire extrême, qui sait toutefois se mettre en veille le temps d’un Largo central d’une belle tenue.


Pas moins de trois bis leur permettent de saluer certaines de leurs patries d’origine: d’abord un arrangement de la Valse triste (1903) de Sibelius minaude comme du (mauvais) Kreisler et s’épanche comme du (mauvais) Rachmaninov; puis «La Sonnerie de Sainte-Geneviève-du-Mont de Paris», extrait de La Gamme et autres morceaux de symphonie pour le violon, la viole et le clavecin (1723) de Marin Marais, va bien au-delà, comme on s’en doute, de toute orthodoxie esthétique; enfin, «Invierno Porteno» (1970), extrait des Quatre saisons de Buenos Aires de Piazzolla, ne manque pas de tempérament.


Le site d’Henri Sigfridsson
Le site de Patricia Kopatchinskaja
Le site de Nikolai Schukoff
Le site de Sol Gabetta



Simon Corley

 

 

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