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Pour une fête académique

Paris
Grand amphithéâtre d’Assas
02/18/2010 -  
Samuel Barber : Adagio, opus 11
Serge Rachmaninov : Concerto pour piano n° 2, opus 18 (*)
Francis Poulenc : Concerto pour deux pianos

Rupert Egerton-Smith (*), Dominik Winterling, Gérard Bekerman (piano)
Orchestre symphonique de la Garde républicaine, François Boulanger (direction)




L’université Panthéon-Assas (Paris II), héritière de la «Faculté de décret» instituée en 1264 par une bulle de Clément IV, a souhaité marquer «sept cents ans d’enseignement du droit sur la montagne Sainte-Geneviève» par un concert dans ses locaux de la rue d’Assas: tapis rouge, gardes républicains, présence du premier président de la Cour de cassation, allocution du président de l’université – une «fête académique» mais dans une ambiance détendue. Peut-être parce qu’entre «la première université juridique française» et la musique, c’est une tradition, certes bien moins ancienne que celle du droit ou de l’économie, mais qui remonte quand même à la fin des années 1960: «Jus et Musica» organisait alors des concerts dans le tout nouveau grand amphithéâtre d’Assas, selon une recette infaillible – tarifs bas et grands artistes (Arrau, Rubinstein, Schwarzkopf, ...). L’association avait été fondée par un jeune maître-assistant en droit, André Furno, qui créa ensuite la «Société des grands interprètes» et «Piano ****».


Il aurait été possible de bâtir un programme avec des œuvres de compositeurs par ailleurs également connus comme juristes – tels Johann Kuhnau, E.T.A. Hoffmann et Ivo Josipovic, tout récemment élu président de la Croatie – ou bien ayant plus ou moins longuement étudié le droit (Telemann, Schumann, Sibelius, ...). Mais la soirée débute par l’Adagio (1936) de Barber, interprété avec flamme et noblesse par l’Orchestre symphonique de la Garde républicaine et son directeur musical, François Boulanger. Si l’alternance de plans fixes sur deux écrans identiques projetés sur le mur en fond de scène n’apporte pas grand-chose, la musique, en revanche, sonne étonnamment bien: de fait, pour comparer ce qui est comparable, le grand amphithéâtre d’Assas, sorte de vaste hall de gare où s’alignent en gradins fauteuils rabattables et tables graffitées, jouit d’une acoustique bien meilleure que celui de la Sorbonne, même s’il n’en a ni l’ancienneté ni le lustre.


Rupert Egerton-Smith donne ensuite une lecture sage du Deuxième concerto (1901) de Rachmaninov, parfaitement en place et peu suspecte de dérives sentimentales. Jusque là, rien que de très banal, sinon que le soliste... n’est pas (principalement) pianiste, mais responsable du consulting department d’un grand cabinet international d’avocats basé à Londres et qu’il a remporté l’édition 2009 du concours des grands amateurs de piano. Moins de sûreté, mais davantage d’esprit dans la Sonate K. 141 en mineur (1750) de Scarlatti qu’il offre en bis.


Dominik Winterling, quant à lui, est notamment issu de l’ESSEC et se présente comme «responsable financier» du festival «Printemps de Heidelberg». Il a remporté le concours en 2006 et se joint à celui qui le fonda en 1989, Gérard Bekerman, économiste à Paris II, dans le Concerto pour deux pianos (1932) de Poulenc: un Allegro ma non troppo rondement mené mais sachant laisser s’épanouir les pages lyriques, de même que dans le Larghetto, et un Finale mordant à souhait, le public en redemande donc. Il repartira réjoui par le bis, «Brazileira», dernière des trois pièces de Scaramouche (1937) de Milhaud: aux deux claviers s’associent, à l’avant-scène, François Boulanger (percussionniste de formation) aux claves et un musicien de l’orchestre aux congas, initiative plaisante mais qui tend parfois à couvrir inutilement les pianistes.


A noter que le vingt-et-unième concours des grands amateurs de piano se déroulera prochainement à Paris: demi-finale le 9 avril (mairie du XVIe) et finale le 11 avril (salle Gaveau).


Le site de l’université Paris II Panthéon-Assas
Le site du concours des grands amateurs de piano



Simon Corley

 

 

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