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Shadoks à gogo

Paris
La Péniche Opéra
01/17/2010 -  et 18*, 19, 20, 22, 23, 31 janvier, 14 février, 11 avril, 16, 30 mai 2010
«Des Shadoks à Dada»
Denis Chouillet : La Chanson Dada de Tristan Tzara – Les Shadoks pompent à rebours – La Trilogie Gibi (créations)
Cathy Berberian : Stripsody
Pierre Boulez : Notation IV
Luciano Berio : Wasserklavier
Kurt Schwitters : Scherzo extrait de l’«Ursonate»

Edwige Bourdy (soprano), Denis Chouillet (piano)
Anne-Marie Gros (mise en scène), Michel Ronvaux, Sandrine Bernadou (costumes), Gérard Vendrely (lumières), Laury Chanty (régie générale)





Nous en avions rêvé, il l’a fait: après un premier spectacle désopilant autour des Shadoks (voir ici), Denis Chouillet (né en 1968, «comme les Shadoks», s’empresse-t-il de souligner) a récidivé. Le millésime 2010 est toutefois architecturé de manière sensiblement différente: en 2009, Les Shadoks et la cosmopompe s’inséraient entre Sports et Divertissements de Satie et Histoire de Babar de Poulenc. Cette fois-ci, répondant à une commande de La Péniche Opéra, le compositeur a fabriqué «un grand kit Shadokien»: un millefeuille dans lequel alternent fragments de deux «aventures» («Les Shadoks pompent à rebours» et «La Trilogie Gibi») et d’une «Chanson Dada de Tristan Tzara» ainsi que diverses musiques, préenregistrées (Antheil, Chouillet, Kagel) ou non (la mythique Stripsody de Cathy Berberian, mais aussi de brèves pièces de Boulez, Berio et Schwitters).


Chouillet s’amuse à attribuer son œuvre à quatre musiciens imaginaires aux noms délirants, Dieter von Pferdefettliebhaber («amateur de graisse de cheval», littéralement), Radical Glucose («artiste de cabaret hors pair semi-travesti»), Germaine de Chambranle («la Goubaïdoulina du Poitou») et «son fils caché», François de l’Embrasure: de fait, l’écriture est aussi bigarrée et absurde que l’exigent les textes de Jacques Rouxel, le créateur des Shadoks, et Tristan Tzara, mêlant citations («Lever du jour» de Daphnis se superposant au thème de La Panthère rose, Symphonie «Pastorale»), imitation des styles savants et clins d’œil à la culture populaire (pop, jazz-rock, bossa nova, ...). Déjà lestés par un non-sens à toute épreuve, les mots sont triturés à l’envi pour susciter des effets comiques: ainsi, l’air de rien, la répétition variée de «gouvernement» et «robinet», par exemple, peut se révéler redoutablement hilarante.


Comme dans le «gabuzomeulodrame pour chanteuse récitante et pianiste multi-fonctions» présenté l’année passée, Edwige Bourdy fait, avec autant d’esprit et de peps qu’à l’accoutumée, tout ce qu’on peut faire avec la voix, et même davantage. Et le pianiste – qui n’est plus Christophe Maynard mais le compositeur lui-même – est effectivement «multifonctions», s’aidant d’un clavier électronique et d’un piano-jouet, réalisant des bruitages, récitant, chantant et dansant presque à égalité avec sa partenaire, dans une mise en scène inventive d’Anne-Marie Gros, qui succède à Mireille Larroche. Conçus par Michel Ronvaux et Sandrine Bernadou, les costumes – respectivement longue gabardine blanche fluorescente et calotte façon infirmière pour elle, veste d’intérieur, nœud papillon et bonnet de laine marron pour lui – conviennent à cette équipée baroque, entourée d’un bric-à-brac dadaïste de mécaniques infernales – ressorts, tuyauteries et, bien évidemment, pompes – et de papiers pliés ou collés. Et les lumières réglées par Gérard Vendrely éclairent très poétiquement un petit système solaire suspendu à une canne à pêche.


D’une durée de 70 minutes, ce deuxième épisode perd cependant beaucoup du caractère concentré, étourdissant et percutant du premier, qui fort heureusement, sera repris certains dimanches à midi dès le 24 janvier et jusqu’au mois de mai à la péniche Adélaïde, auxquels s’ajoutent quelques dates à Fontainebleau et dans le sud de la Seine-et-Marne, où La Péniche Opéra est en résidence, ainsi qu’en tournée nationale.


Le site d’Edwige Bourdy



Simon Corley

 

 

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