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Un rôle à sa pointure

Zurich
Opernhaus
12/31/2009 -  et 2*, 5 janvier 2010
Gioacchino Rossini: La Cenerentola

Cecilia Bartoli*/Silvia Tro Santafé (Angelina), Sen Guo (Clorinda), Irène Friedli (Tisbe), John Osborn (Don Ramiro), Oliver Widmer (Dandini), Carlos Chausson (Don Magnifico), Laszlo Polgár (Alidoro)
Chœur de l’Opernhaus de Zurich, Ernst Raffelsberger (direction), Orchestre de l’Opernhaus, Muhai Tang (direction musicale)
Cesare Lievi (mise en scène), Luigi Perego (décors), Gigi Saccomandi (lumières)


C. Bartoli, O. Widmer (© Suzanne Schwiertz)


Cecilia Bartoli est-elle encore une chanteuse d’opéra? La question n’est pas si saugrenue, quand on sait qu’au cours des prochains mois, la célèbre mezzo ne se produira qu’en concerts, pour promouvoir son dernier CD sur les castrats, à l’instar de ce qu’elle a déjà fait ces deux dernières années pour son disque consacré à Maria Malibran. Certes, son calendrier prévoit Giulio Cesare à Pleyel en février ainsi qu'une improbable Norma en Allemagne cet été, mais à chaque fois sous forme de représentation concertante. Autant dire que ses deux apparitions scéniques dans La Cenerentola à l’Opernhaus de Zurich font figure d’exception, voire d’événement. La diva se fait donc rare à l’opéra, mais on signalera que dans un entretien accordé à une revue allemande cet automne, elle déclare avoir d’autres projets scéniques à Zurich et ne pas désespérer de chanter un jour Carmen...


Voir et écouter Cecilia Bartoli dans La Cenerentola est une expérience d’autant plus émouvante qu’il s’agit d’un retour non seulement à son répertoire d’origine, mais aussi à une production dont elle avait assuré la première, en 1994. On le sait, la voix n’est pas des plus puissantes, mais le cadre intimiste de l’Opernhaus est un écrin idéal. Et lorsque la chanteuse se lance avec aplomb dans les vocalises rossinniennes, la longueur du souffle, la précision et la virtuosité ne peuvent que forcer l'admiration, surtout que chaque mot, chaque phrase sont chantés avec tellement d’expressivité, comme s’ils étaient réellement vécus. Au rideau final, fleurs, ovations debout et acclamations couronnent une soirée très festive, qui avait pourtant commencé dans la frayeur. Le public en effet a retenu son souffle lorsque, avant le début de la représentation, un homme en noir – généralement porteur de mauvaises nouvelles – est venu annoncer que la diva s'était cassé un orteil mais qu’elle allait néanmoins chanter, malgré un pied dans le plâtre.



Claudio Poloni

 

 

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