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Le tour du monde en deux heures

Antwerp
Vlaamse Opera
12/15/2009 -  et 17, 19, 22, 27*, 29, 31 décembre 2009 (Antwerpen), 9, 12, 14, 15, 17 janvier 2010 (Gent)
Leonard Bernstein : Candide
Michael Spyres (Candide), Jane Archibald (Cunégonde), Graham Valentine (Pangloss, Martin), Thomas Oliemans*/Andrew Ashwin (Maximilian), Katarina Bradic (Paquette), Karan Armstrong (Old Lady), Keith Lewis (Governor, Vanderdendur, Ragotski), Adrian Fisher (Bar Keeper, Inquisitor, Judge, Tsar Ivan, Pilgrim), Gijs Van der Linden (Cosmetic Merchant, Inquisitor, Judge, Senor, Charles Edward), Milcho Borovinov (Doctor, Inquisitor, Judge, Stanislaus), Thorsten Büttner (Alchemist, Senor, Sultan Achmet, Crook), Benoît De Leersnyder (Junkman, Hermann Augustus)
Koor en Symphonisch Orkest van de Vlaamse Opera, Yannis Pouspourikas (direction)
Nigel Lowery (mise en scène, décors, costumes), Lothar Baumgarte (lumières)




Terminer l’année avec un spectacle drôle et léger, rien de tel : le Vlaamse Opera d’Anvers ne déroge pas à cette agréable tradition avec une nouvelle production reprise durant les deux premières semaines de janvier par celui de Gand. Offenbach ? Rossini ? Lehár ? Johann Strauss fils ? Non, Candide (1956) de Bernstein, une première pour l’institution flamande.


L’idée est bonne tout comme celle d’inscrire cette comic operetta dans une scénographie « cartoonesque » à la Brecht et Monty Python. Nigel Lowery règle un plateau riche en références et gentiment irrévérencieux : des policiers belgo-belges et des cuvettes autoguidées s’invitent sur scène, les breaking news de la CNN relatent la guerre, une pluie de mannequins (hommes, femmes, enfants) s’abat sur le plateau lors du tremblement de terre à Lisbonne, des couples se retrouvent dans les lieux d’aisance, Candide ressemble à s’y méprendre au prince Laurent, le gouverneur arbore une moustache et une coupe hitlériennes, un vaisseau spatial traverse le ciel, une voix off relatant l’action est diffusée au moyen de haut-parleurs attachés à une antenne parabolique. Cela tient la route, amuse et n’escamote pas l’arrière-plan philosophique de l’ouvrage mais le Britannique aurait pu pimenter davantage sa préparation. Le décor est cheap au premier abord – le carton-pâte a encore de beaux jours devant lui – mais finalement efficace pour croquer à peu de frais les différentes scènes de ce tour du monde qui, au départ de Westphalie, passe par le Portugal, Paris, Buenos Aires, la jungle sud-américaine, le Surinam, Venise. Pour ceux qui ne suivraient pas, une jeune fille indique le lieu de l’action en tirant une annonce pendue à un fil, un peu comme faisaient, dans le temps, les avions publicitaires. Et ceux qui aiment rêver peuvent se perdre dans la voûte étoilée...



(© Annemie Augustijns)



Belle distribution : chacun possède le physique de l’emploi, à commencer par Michael Spyres qui, à défaut d’épater sur le plan vocal, compose un Candide sensible, juste et éminemment creusé. Chaleureusement ovationnée, Jane Archibald (Cunégonde) offre un feu d’artifice avant l’heure avec un « Glitter and be gay » excellemment maîtrisé. Le Vlaamse Opera convie pour l’occasion quelques gloires du chant : Karan Armstrong (Old Lady), parfaite en prostituée accumulant bien des kilomètres au compteur, et Keith Lewis qui endosse les rôles du gouverneur, de Vanderdendur et de Ragotski. Graham Valentine campe un Pangloss savoureusement disjoncté, cerise sur le gâteau au même titre que la direction énergique, et ce dès la pimpante Ouverture, de Yannis Pouspourikas, nouveau chef d’orchestre principal et des chœurs du Vlaamse Opera. Plus de précision aurait toutefois révélé tous les détails de cette partition finement ciselée dont la place dans le grand répertoire n’est en rien usurpée.


Le site du Vlaamse Opera



Sébastien Foucart

 

 

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