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Retour au classicisme

Paris
Sceaux (Les Gémeaux)
12/11/2009 -  et 12, 13* décembre 2009
Joseph Haydn : Symphonies n° 87 et n° 83 «La Poule»
Wolfgang Amadeus Mozart : Concerto pour piano n° 17, K. 453

Kristian Bezuidenhout (pianoforte)
Orchestre des Champs-Elysées, Philippe Herreweghe (direction)


P. Herreweghe (© Eric Larrayadieu)


Depuis le RER (station Bourg-la-Reine sur la ligne B), on emprunte la rue Léo-Delibes et on traverse successivement les rues Bizet, Mozart, Massenet, Berlioz et Debussy: c’est donc qu’on est dans la bonne direction pour rejoindre Sceaux. Car si pendant l’été, l’orangerie du parc accueille depuis quarante ans les concerts organisés par Alfred puis Jacqueline Loewenguth, durant le reste de l’année, Les Gémeaux, scène nationale, accueille aussi depuis fort longtemps une programmation «classique» de qualité. Ainsi, cette saison, après Benoît Haller et La Chapelle Rhénane, avant Les Folies françoises et Patrick Cohën-Akenine, Philippe Herreweghe et son Orchestre des Champs-Elysées font étape dans cette commune de moins de 20 000 habitants située à 10 kilomètres au sud de Paris.


Derniers feux de l’année Haydn, avec deux de ses six Symphonies «Parisiennes»: l’affiche surprendrait presque, tant le chef et son ensemble ont poussé loin leur exploration du romantisme – Berlioz, Franck, Bruckner, Mahler et, encore tout récemment à Paris, Mendelssohn et Schumann (voir ici) – et alors même que le classicisme est évidemment plus proche du répertoire baroque, sur lequel Philippe Herreweghe a construit sa renommée. Autre surprise: les limites que semblent rencontrer ces excellents instrumentistes dans la Quatre-vingt-septième (1785), même Marcel Ponseele dans le Trio du Menuetto. Pour le reste, voilà un Haydn assez sage, manquant d’alacrité dans le Vivace final, mais dont, à défaut de l’humour, les qualités poétiques et conceptuelles ressortent avec bonheur. De même, la célèbre Quatre-vingt-troisième «La Poule» (1785) est plus pédagogique et claire que spontanée. Les attaques n’en sont pas moins mordantes, les crescendos bien marqués, le ton péremptoire: en cela, Herreweghe regarde bien moins vers le baroque que déjà vers Beethoven. Et il ne se contente pas de la précipitation qui tient parfois lieu de seul projet interprétatif dans cette musique: la «Romance», marquée Allegretto, avance, mais sans hâte ni raideur, et le tempo du Menuetto, repris en bis, est suffisamment retenu pour prendre une saveur rustique.


Quelques jours plus tôt à Poitiers puis à Rotterdam, Kristian Bezuidenhout a donné avec l’Orchestre des Champs-Elysées le Dix-neuvième concerto de Mozart. Pour les trois concerts de ce week-end scéen, il a choisi le Dix-septième (1784), qui s’intercale entre les deux symphonies de Haydn, quasi contemporaines et faisant appel à un effectif instrumental en tout point identique. Le Sud-Africain (né en 1979) est un musicien d’une grande subtilité, comme le montre l’Adagio de la Seizième sonate K. 570 (1789) qu’il offre en bis. Mais certaines salles modernes ne sont vraiment pas adaptées au pianoforte, dont la faible puissance ne peut lutter avec d’aussi grands volumes et une acoustique aussi mate. Passe encore qu’il soit inaudible lorsqu’il se joint aux tutti, durant lesquels la plupart des pianistes préfèrent généralement s’abstenir d’intervenir. Mais il est nettement plus gênant, par exemple, que les arpèges au début du développement de l’Allegro initial, soient presque totalement couverts par l’orchestre. Dès lors, malgré un Allegro final qui sait conserver sa fraîcheur gracieuse sans accélérer indûment, c’est dans un Andante concentré et intériorisé que l’interprétation trouve son expression la plus aboutie.


Le site des Gémeaux
Le site de l’Orchestre des Champs-Elysées
Le site de Kristian Bezuidenhout



Simon Corley

 

 

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