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Jérusalem de routine au WSO ou comment le pire et le meilleur se confrontent au WSO…

Vienna
Wiener Staatsoper
05/28/1999 -  
Giuseppe Verdi : Jérusalem
Keith Ikaia-Purdy (Gaston), Davide Damiani (le Comte de Toulouse), Franz Hawlata (Roger), Eliane Coelho (Hélène), Ingrid Kaiserfeld (Isaure), Alexandru Moisiuc (Adhémar de Monteil), Torsten Kerl (Raymond, écuyer de Gaston), David Cale Johnson (L’émir de Ramla), Franz Kasemann (un officier de l’émir), Boaz Daniel (un héraut), Peter Tuff (un soldat)
Choeurs et orchestre de l’Opéra de Vienne, Bertrand de Billy (direction)
Robert Carsen (mise en scène, 1995)

Quelle mouche a piqué Franz Hawlata ? Fabuleux Osmin de l’Enlèvement au sérail de Mozart à Salzbourg sous la direction de Marc Minkowski, qui l’a fait connaître du grand public, truculent baron Ochs à l’Opéra National de Paris deux saisons de suite, Franz Hawlata est un familier de l’Opéra de Vienne où il aborde les rôles les plus divers, peut-être même trop divers... .Sa voix de basse s’accommode mal de la tessiture de Roger, un peu trop aigue pour lui et dont l’écriture vocale requiert une certaine agilité, une certaine souplesse, qui lui font défaut. Samuel Ramey avait inscrit ce rôle à son répertoire en décembre 1995 sur cette même scène. La comparaison est redoutable et, en fait, il n’y a pas de comparaison tant la voix de Franz Hawlata est stylistiquement inadéquate pour Roger. De plus, l’inconvénient de ces reprises est l’absence de direction d’acteurs. La plupart des chanteurs réinvestissent leurs personnages, comme Eliane Coelho (Hélène) ou Keith Ikaia-Purdy (Gaston), les nouveaux, eux, sont livrés à eux-mêmes. C’est ce qui s’est produit pour Franz Hawlata, toujours très investi scéniquement, et qui, ici, errait sur scène, grimaçant les méchants ou accablé, en triste ermite repenti. Hormi quelques louables efforts de la part de Keith Ikaia-Purdy, aucun des chanteurs n’était compréhensible. La voix d’Eliane Coelho, soprane distribuée dans tous les répertoires à l’Opéra de Vienne, d’Idomeneo à Hanna Glawari en passant par Salomé ou Lady Macbeth, est désormais affligée d’un vibrato serré et sa tendance à donner les notes en poitrine, détournant de façon curieuse Hélène vers les rôles de soprane les plus dramatiques de Verdi, met en péril sa santé vocale. On lui doit cependant les seuls instants un peu passionnés de cette représentation, qu’il s’agisse de ses arias ou de ses duos avec Gaston. Keith Ikaia-Purdy s’est acquitté de sa tâche avec soin mais sans conviction. Enfin, Bertrand de Billy assurait la direction routinière de cette représentation bien décevante.



Laurence Varga

 

 

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