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Aux origines de l’opéra-comique

Paris
Amphithéâtre Bastille
11/27/2009 -  et 28, 30 novembre, 2, 4, 5* décembre 2009
Charles-Simon Favart : La Répétition interrompue
Antoine Dauvergne : Les Troqueurs

Manuel Nuñez Camelino (Dorval fils), Stanislas de Barbeyrac (Frontin), Jean-Baptiste Malartre (Dorval père), Michal Partyka (L’Auteur), Ilona Krzywicka (Julie), Olivia Doray (Madame de Clinville/Margot), Julie Mathevet (Marton/Fanchon), Jérôme Correas (Le Répétiteur), Pascale Clément (La Musicienne), Alexandre Duhamel (Lubin), Damien Pass (Lucas), Frédéric Escurat (acrobate), Acrobates de l’Académie Fratellini: Nathalie Dongmo, Dorian Blais, Alice Deville
Pascale Clément (violoncelle), Marie van Rhijn (clavecin), Chloé Ghisalberti, Lorenzo Di Toro (chef de chant), Etudiants du département de musique ancienne du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, Jérôme Correas (clavecin et direction musicale)
Irène Bonnaud (mise en scène), Claire Le Gal (scénographie), Nathalie Prats (costumes), Daniel Levy (lumières)


(© Opéra national de Paris/Mirco Magliocca)



Renouvelé de moitié comme chaque année en octobre dernier, l’Atelier lyrique de l’Opéra national de Paris présente déjà une nouvelle production, destinée au jeune public. «A partir de 9 ans», est-il précisé: les spectateurs, bien que souvent moins âgés, ne bronchent pas, ou presque pas, une heure trois quarts durant, et passent même visiblement un bon moment. Il est vrai que les agréments du théâtre de foire ont de quoi les ravir: acrobates, faux ours et jongleurs, jeu extraverti et délibérément outré des acteurs.


A chaque âge ses plaisirs, car La Répétition interrompue ou Le Petit-Maître malgré lui (1751) n’offre guère d’agréments: sans grand raffinement psychologique, le livret de Charles-Simon Favart (1710-1792) offre le énième avatar de théâtre dans le théâtre narrant le montage d’une pièce minée par les caprices et les egos des comédiens. Dans cet opéra-comique à vaudevilles, c’est-à-dire fondé sur des airs réemployés, l’ensemble instrumental, placé sur les gradins côté cour et formé d’étudiants du département de musique ancienne du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, laisse le plus souvent la place au chef et claveciniste Jérôme Correas et à la violoncelliste Pascal Clément, costumés et sur scène dans le rôle du répétiteur et de la musicienne. Mais ce continuo finit par devenir lassant, d’autant que le texte est rendu le plus souvent incompréhensible, en l’absence de surtitrage, par l’articulation insuffisante des six chanteurs, à l’exception de Stanislas de Barbeyrac, qui contrefait plaisamment un accent méridional.


Une «introduction» d’une heure qui, après un faux entracte avec bonimenteur et divertissements divers, mène enfin à l’opéra bouffon de moins de trois quarts d’heure qui donne son titre au spectacle, Les Troqueurs (1753) d’Antoine Dauvergne (1713-1797). D’après un conte de La Fontaine, le sujet annonce, sur un mode moins caustique, Così fan tutte, car le troc est celui que Lubin et Lucas se proposent de faire de leurs fiancées respectives; bien entendu, ils reviennent rapidement à la raison, Margot et Fanchon ne tardant pas à leur faire comprendre que le premier choix était le bon. Deux ans seulement après la comédie de Favart, la musique de Dauvergne appartient pourtant déjà à une autre époque: structurée en numéros, accordant une place plus importante à l’orchestre, elle offre deux longs airs à Margot, excellente Olivia Doray, mais sa comparse Julie Mathevet et les voix graves d’Alexandre Duhamel et de Damien Pass ne le cèdent en rien.


Il faut enfin saluer, sur l’ensemble de la soirée, la parfaite cohérence du travail théâtral, dans lequel les jeunes chanteurs de l’Atelier lyrique se coulent avec naturel: mise en scène dynamique d’Irène Bonnaud, subtiles déclinaisons de beige des costumes de Nathalie Prats, scénographie de Claire Le Gal utilisant l’espace de façon imaginative, telles ces coulisses côté jardin.


Le site de l’Atelier lyrique de l’Opéra national de Paris



Simon Corley

 

 

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