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Cordes éblouissantes

Paris
Cité de la musique
11/25/2009 -  et 22 (Essen), 24 (Amsterdam) novembre 2009
Wolfgang Amadeus Mozart : Der Schauspieldirektor (Ouverture), K. 486
Frédéric Chopin : Concerto pour piano n° 2, opus 21
Benjamin Britten : Frank Bridge Variations, opus 10
Felix Mendelssohn : Symphonie n° 4 «Italienne», opus 90

Emanuel Ax (piano)
Chamber Orchestra of Europe, James Conlon (direction)


J. Conlon (© Chester Higgins)



L’Orchestre de chambre d’Europe poursuit sa résidence à la Cité de la musique, entamée le 6 octobre avec le second volet de l’intégrale des Concertos de Beethoven avec Pierre-Laurent Aimard. Avant Sakari Oramo le 17 avril (avec Lisa Batiashvili) et Iván Fischer le 29 mai (avec Julia Fischer), c’est le tour de James Conlon, directeur musical de l’Opéra de Los Angeles depuis septembre 2006, de conduire cette formation dans une brève tournée qui, passant d’abord par l’Allemagne et les Pays-Bas, s’achèvera en Suisse avec un programme légèrement différent.


Formation d’excellence, car elle réunit l’élite des musiciens du continent, à l’image du Finlandais Tomas Djupsjöbacka, violoncelliste du rang et par ailleurs membre du Quatuor Meta4, ou de Romain Guyot, ancien clarinettiste solo de l’Opéra de Paris et de l’Orchestre de chambre Mahler. D’emblée, l’Ouverture du Directeur de théâtre (1786), rondement menée, lui fournit l’occasion de montrer sa virtuosité. Trop rondement? Après tout, le commentaire d’Isabelle Werck rappelle que Mozart aurait lui-même remplacé l’indication de tempo Allegro assai par un Presto.


Dans le Second concerto (1829) de Chopin, Emanuel Ax, qui l’a enregistré avec l’Orchestre de l’Age des Lumières (Sony), n’est donc nullement dépaysé de travailler avec un effectif allégé (31 cordes) et même privé de trombone basse. Il y a quelque chose de modeste et de bonhomme à la fois dans la démarche du pianiste américain lorsqu’il entre en scène. Rien de tel, cependant, dans son jeu, techniquement et stylistiquement irréprochable, au point de paraître trop lisse, préférant aux surprises la fluidité, la poésie et le dialogue concertant, avant d’offrir en bis la deuxième des quatre Mazurkas de l’Opus 24 (1835).


Ax anticipe ainsi en quelque sorte le centenaire Chopin, mais 2009 est encore consacrée à Mendelssohn: au printemps dernier, l’orchestre avait donné une excellente Troisième symphonie «Ecossaise» sous la baguette de Semyon Bychkov (voir ici). Cette fois-ci, la réussite n’aura pas semblé aussi éclatante dans la Quatrième «Italienne» (1833): Conlon est très attentif aux voix secondaires et à la sonorité, mais à force d’être transparentes, les textures deviennent trop légères, à force d’être délicate, l’expression devient fade. L’ensemble manque d’élan et de tension, jusque dans la fièvre trop contrôlée du «Saltarello» final.


Ouverture, concerto, symphonie et même un bis grâce à l’Ouverture des Noces de Figaro (1786) de Mozart, on tenait là une affiche aussi traditionnelle qu’efficace, certes un petit peu courte, mais dont bon nombre se seraient contentés: raison de plus pour se féliciter de ce que le début de la seconde partie ait dérogé à ce déroulement trop prévisible, en insérant un supplément de près de vingt-cinq minutes, à savoir les Variations sur un thème de Frank Bridge (1937) de Britten, écrites, comme la Symphonie «Italienne», par un compositeur seulement âgé de vingt-quatre ans. Initiative d’autant plus remarquable que ce fut sans doute là le meilleur moment de la soirée, grâce à la direction intense et dramatique du chef américain («Adagio», «Finale»), griffant et mordant comme dans du Chostakovitch («Marche», «Marche funèbre») mais aussi d’une gourmandise communicative dans les «exercices de style» («Romance», «Aria italiana», «Bourrée classique», «Wiener Walzer»). Mais ce succès doit également beaucoup aux cordes de l’Orchestre de chambre d’Europe: ayant ici renoncé à leur disposition «viennoise» pour placer les altos côté droit et les (deux) contrebasses au fond, elles éblouissent par leur cohésion dans le «Moto perpetuo» dans la «Fugue».


Le site de l’Orchestre de chambre d’Europe
Le site de James Conlon
Le site d’Emanuel Ax



Simon Corley

 

 

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