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Quintuple plaisir

Aix-en-Provence
Grand Théâtre de Provence
11/19/2009 -  
Wolfgang Amadeus Mozart: Don Giovanni (extraits, arrangement de Lucienne Marliac) (*)
Franz Schubert: Quintette en si bémol majeur, d’après le Trio D. 471 (arrangement de David Walter) (#)
Georges Bizet: Carmen (extraits, arrangement de Graham Sheen) (# *)
Félix Mendelssohn: Quintette en la mineur, d’après le Quatuor n° 2 op. 12 (arrangement de David Walter) (#)
Jean Françaix: Cinq danses extraites des Sept danses pour double quintette à vent d’après le ballet Les Malheurs de Sophie (# *)

Quintette Moraguès (#), Quintette à vent de Marseille (*)

Le Quintette à vent Moraguès existe depuis déjà 29 ans. Formé autour des trois frères Moraguès, et réunissant des membres des grands orchestres français, il est la formation de ce type la plus célèbre, du moins en France. Il partageait ce concert avec un « petit frère », le Quintette à vent de Marseille, constitué depuis tout de même déjà 22 ans. Leur programme comportait essentiellement des transcriptions pour cette formation particulière.


Le Quintette en si bémol majeur, d’après le bref Trio pour cordes D. 471 de Schubert, est un arrangement très habile réalisé par David Walter, le hautbois du Quintette Moraguès. Le résultat, paré de couleurs plus vives que l’original, sonne avec beaucoup de charme et de fraîcheur, grâce à la cohésion, la discipline, la précision et la fusion des sonorités auxquelles parviennent les Moraguès. Leur impeccable musicalité est toute aussi évidente dans l’arrangement du Deuxième Quatuor de Mendelssohn, œuvre plus complexe et plus ambitieuse qui évoque souvent les couleurs et la mélancolie de la future Symphonie «Ecossaise».


Le concert a en fait été ouvert par le Quintette à vent de Marseille, dans des extraits de Don Giovanni de Mozart. Confrontés à leurs glorieux aînés, les Marseillais n’ont pas démérité, tout en manifestant une esthétique sonore très différente. On avait là davantage une collection de solistes plutôt individualisés. Il est vrai que cette réduction de l’écriture opératique de Mozart est redoutable. Elle met en lumière sa complexité et son foisonnement, avec des motifs d’accompagnement souvent aussi chargés que subtils, très exigeants en matière de virtuosité et de dosages sonores. La réalisation, moins lissée et moins symphonique, s’avérait peut-être moins convaincante dans les moments les plus sombres de l’Ouverture ou de la Mort du Commandeur, mais éblouissante dans les passages de chant conquérant et exultant. Comment résister au duo «Là ci darem la mano» entre un Don Juan-basson et une Zerline-hautbois ? Devant une musique qui vous fait ainsi monter au septième ciel, il fallait juste se retenir de pousser des cris d’extase !


Les deux formations ont produit le même effet en fusionnant en nonette (avec un seul flûtiste) pour des extraits de Carmen de Bizet. Là encore, des moments de pur délice, d’une séduction absolue et immédiate. Le concert s’est achevé avec cinq des Sept danses pour double quintette à vent, d’après le ballet Les Malheurs de Sophie de Jean Françaix, musique raffinée et plaisante, mais qui rivalise difficilement avec les chef-d’œuvre qui précédaient.



Philippe van den Bosch

 

 

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