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Tiercé gagnant à Bucarest

Bucharest
Athénée roumain
09/06/2009 -  
Xiao-Ou Hu : Sound of meditation
Jean Sibelius : Concerto pour violon en ré mineur op. 47
Serge Rachmaninov : Concerto pour piano n° 3 en ré mineur op. 30

Jarosław Nadrzycki (violon), Amir Tebenikhin (piano)
Filarmonica “Transilvania” Cluj, Florin Totan [Hu, Rachmaninov] & Ilarion Ionescu Galati [Sibelius] (direction)


Le concert de gala des lauréats du concours Georges Enesco constitue un grand moment du festival, retransmis en direct par Mezzo cette année. Ioan Holender, le directeur du festival, le jeune ministre de la Culture Theodor Paleologu, les jurys, tout le monde est là pour féliciter des lauréats qui, pour la plupart, n’en sont pas à leur premier concours – certains ont d’ailleurs déjà obtenu des prix dans d’autres compétitions. Les prix, à vrai dire, ne se limitent pas à celui de composition, de violon et de piano, dont les vainqueurs ont le privilège de se produire dans un Athénée roumain plein à craquer. Si ce sont là les récompenses les plus prestigieuses, il y a également d’autres prix : comme celui de la Fondation Salabert, d’un montant de 6.000 euros, remis par son président le compositeur Michel Decoust, ou celui décerné au plus jeune candidat du concours (en l’occurrence une violoniste japonaise de 15 ans), ou encore celui qui couronne le meilleur accompagnateur non roumain des Sonates d’Enesco (la Russe Tatiana Sidorova).



Les lauréats du Prix de composition, le Chinois Shen-Ying Qiang pour Feng lei Ying (Invocation of Wind and Thunder) en musique de chambre, sa compatriote de Hong-Kong Lam-che Lan pour Mysterious place en musique symphonique, n’ont naturellement pas pu entendre leur œuvre : une partition ne peut être créée du jour au lendemain et il faut attendre le concours suivant. Ainsi a-t-on découvert Sound of meditation d’un autre Chinois, Xiao-Ou Hu (1976), couronné en 2007. Une partition pour voix et orchestre, très lyrique, d’une belle puissance dramatique, aux couleurs multiples, contrastée dans sa dynamique, où les musiciens eux-mêmes psalmodient les paroles que les moines bouddhistes répètent chaque jour, à l’aube, en frappant de la main une petite percussion de bois. La soprano, elle, exprime dans une vocalise la douleur des aspirations inassouvies. Une occasion de plus d’apprécier les qualités de l’orchestre de Cluj dans une œuvre difficile, sous la direction aussi impeccable que colorée de Florin Totan, un disciple de Celibidache et de Ferrara.



Le jeune Polonais Jarosław Nadrzycki (1984) avait remporté le premier prix du premier concours international de violon organisé à Vilnius en 2001 pour le centenaire de la naissance de Jascha Heifetz. Qu’il soit le vainqueur du concours Enesco n’a rien d’étonnant. Lors de la finale, il a, par sa maîtrise technique, la rondeur de sa sonorité, son lyrisme nuancé dans le difficile Concerto de Sibelius, éclipsé et la Coréenne A-Rah Shin (1983, Deuxième Prix) et, plus encore, la Russe Nadezhda Palitsyna (1983, Troisième Prix), moins assurées dans le Concerto de Brahms. Le concert confirme les qualités du lauréat, particulièrement à l’aise dans la cadence du premier mouvement. Il bénéficie aussi du soutien attentif d’Ilarion Ionescu-Galati, qui a étudié auprès de Charles Münch et de Pierre Dervaux : sans jamais presser le tempo, tout en restant très souple, le chef sait fondre les différentes sections du Concerto dans un flux continu.



Le Kazakh Amir Tebenikhin (1977, lui, est déjà titulaire de deux premiers prix : celui de la troisième Rencontre internationale de piano du Mée-sur-Seine (2001) et celui du troisième Concours international « Anton Rubinstein » de Dresde (2007). Il ne convainc pourtant pas tout à fait dans le Troisième Concerto de Rachmaninov, même s’il s’y révèle moins prosaïque et moins monochrome que pendant la finale, où la Russe Violeta Khachikyan (1982, Deuxième Prix) a montré, malgré une technique moins sûre, une forte personnalité dans le Deuxième Concerto du compositeur russe, alors que le Coréen Jong-Do An (1986) séduisait par la précision concentrée de son jeu dans le Quatrième Concerto de Beethoven. Accompagné avec élégance par Florin Totan, le lauréat impressionne plus par son brillant que par sa profondeur, n’évitant pas les temps morts dans certains passages, emportant en revanche l’adhésion dans une Toccata de Prokofiev superbement maîtrisée, sans la moindre dureté.



Didier van Moere

 

 

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