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Weill revient avenue Montaigne

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
09/12/2009 -  et 14* septembre 2009
Kurt Weill: Mahagonny Songspiel – Die sieben Todsünden

Angelika Kirchschlager (Jessie/Anna I), Simeon Esper (Billy/La famille), Yves Saelens (Charlie/La famille), Holger Falk (Bobby/La famille), Graeme Broadbent (Jimmy/La famille), Catherine Hunold (Bessie), Cécile Ducrocq (Anna II)
Ensemble Modern, Jérémie Rhorer (direction)
Juliette Deschamps (mise en scène), Nelson Wilmotte (décors), Macha Makeïeff (costumes), Arnaud Homann (réalisation vidéo), Dominique Bruguière (lumières)


J. Deschamps et J. Rhorer (© Alvaro Yanez)



Pour sa dernière saison en tant que directeur général du Théâtre des Champs-Elysées, Dominique Meyer est resté fidèle à l’opéra (et à l’oratorio) baroque, tout particulièrement à Händel (Semele, Berenice, Faramondo, Athalia Messiah, Ezio, Israel in Egypt), mais la rentrée se fait avec deux représentations d’un bref spectacle associant deux pièces signées Kurt Weill et Bertolt Brecht: un répertoire, qui, par son actualité et sa virulence, suscite un décalage cocasse voire pervers avenue Montaigne, même si L’Opéra de quat’sous y a déjà été présenté en juin dernier (voir ici). L’ensemble Klangforum était alors «dans la fosse» (en fait sur scène), mais cette fois-ci, l’«Intercontemporain» viennois a laissé la place à son homologue de Francfort, l’Ensemble Modern.


L’idée consiste à rapprocher Mahagonny Songspiel (1927), six numéros préfigurant ce que sera trois ans plus tard l’opéra en trois actes Grandeur et Décadence de la ville de Mahagonny, et Les Sept Péchés capitaux (1933), «ballet chanté en neuf scènes», créé... au Théâtre des Champs-Elysées dans une chorégraphie de George Balanchine sous la direction de Maurice Abravanel, qui venait de donner Mahagonny quelques mois plus tôt salle Gaveau. Un effectif vocal comparable (cinq ou six chanteurs) et, surtout, le propos – une acide critique sociale – ainsi que le lieu de l’action – les Etats-Unis – viennent à l’appui de cette démarche.


Dans de subtils éclairages bleu nuit de Dominique Bruguière, la mise en scène de Juliette Deschamps s’attache donc à assurer la continuité entre les deux œuvres: mêmes costumes conçus par Macha Makeïeff, billets de banque voletant en tout sens et décor unique de Nelson Wilmotte, qui n’exploite qu’une petite partie du plateau. Outre un dispositif léger de tréteaux bariolés, il comprend un écran sur lequel sont projetés, en alternance, des images d’époque rehaussées de quelques incrustations et, toujours en noir blanc, un film ad hoc présentant le double d’Anna: la vidéo, décidément omniprésente de nos jours, remplace ainsi la danse. Dans ces conditions, la longue pause observée entre les deux temps de la soirée paraît d’autant plus injustifiée qu’elle est accompagnée de la diffusion modérément agréable, par haut-parleurs, d’enregistrements de communications radio entre pilotes américains.



Plus timide qu’iconoclaste, le résultat a au moins le mérite de la cohérence. Au demeurant, ces musiques n’ont pas nécessairement besoin de la scène, ce que Jérémie Rhorer – peut-être ici davantage le compositeur que l’interprète mozartien – démontre avec brio, faisant ressortir en quoi Mahagonny est contemporain de Hindemith ou même de Berg, et mettant en valeur de belle manière la virtuosité d’écriture des Péchés. On pourra toutefois lui reprocher une tendance à couvrir les chanteurs, dont se détache évidemment Angelika Kirchschlager, Jenny voici trois mois dans Quat’sous, qui a davantage mis son chant en harmonie avec son allure à la Louise Brooks.


Le site du Théâtre des Champs-Elysées
Le site de l’Ensemble Modern



Simon Corley

 

 

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