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Prom 48 : L’Idée fixe du WEDO

London
Royal Albert Hall
08/21/2009 -  et 2 (Sevilla), 5 (Madrid), 6 (San Sebastian), 14 (Salzburg), 19 (Bayreuth)
Franz Liszt : Les Préludes
Richard Wagner : Prélude et Mort d’Isolde, extraits de «Tristan und Isolde»
Hector Berlioz : Symphonie fantastique, opus 14

West-Eastern Divan Orchestra, Daniel Barenboim (direction)


Daniel Barenboim (© Luis Castilla)



Ce programme estival du West-Eastern Divan Orchestra, déjà entendu ailleurs en tournée et dont le point de cohérence peut être localisé, comme l’expliquent les notes de programme, autour de Weimar, reflète les progrès accomplis par la formation, créée il y a déjà dix ans, à l’initiative de Daniel Barenboim et d’Edward Saïd. En termes de notoriété, ces progrès sont spectaculaires et la chaleur de l’accueil réservé à l’orchestre par le public d’un Royal Albert Hall plein à craquer en témoigne sans difficulté. Du point de vue de la qualité musicale, le chemin reste néanmoins encore accidenté pour ces très jeunes musiciens, à l’image d’ailleurs de la noble cause qu’ils défendent.


La symbolique du message d’humanisme et d’engagement demeure très supérieure à une exécution instrumentale qui pèche singulièrement en finition et en rigueur : les musiciens abordent Les Préludes (1855) de Liszt avec une fougue qui tend vers la grandiloquence, comme une musique un peu trop brûlante pour eux, et confondent vitesse et précipitation dans un «Prélude» et une «Mort d’Isolde», extraits de Tristan und Isolde (1859) de Wagner, presque sirupeux. La jeunesse de cette formation même pas adolescente comme une probable fatigue sont les causes des (trop nombreux) décalages, des passages à vide et des chutes de tension, des attaques souvent imprécises ou brutales et du manque de puissance (des cordes notamment) qui émaillent la première partie du concert.


Le défaut de maîtrise est moins frappant dans la Symphonie fantastique (1830) de Berlioz, où l’on pourrait reconnaître comme l’obsession d’une «idée fixe» dans le remarquable engagement d’instrumentistes bien plus concentrés après l’entracte, même si les cordes continuent de peiner à soutenir l’intensité des phrases musicales et à habiter les notes dans leur longueur. Daniel Barenboim insuffle une touche très personnelle, assez radicale et globalement convaincante à cette œuvre souvent entendue aux Proms et sous de prestigieuses baguettes (van Otterloo, C. Davis, Haitink, Boulez, C. Abbado, Ozawa, Maazel, von Dohnányi, Eschenbach, Gergiev…). Peut-être moins convaincant dans d’inégales «Rêveries. Passions» comme dans «Un bal» sucré aux harpes imprécises (pas aidées par l’acoustique du lieu), le chef parvient à créer une impression de dépouillement habité dans une «Scène aux champs» d’une grande intensité dramatique, creusant des contrastes qu’on oserait presque qualifier de berlioziens (jusqu’à l’émouvant dialogue entre tambours et cor anglais). Malgré des cuivres criards, la «Marche au supplice» étonne par la légèreté du ton, plus joyeux que terrifiant, de la même manière qu’un sympathique sentiment d’espièglerie démentielle transparaît des feux follets du «Songe d’une nuit de sabbat», marqué par une démesure adaptée au cadre de ce concert et finalement assez représentative de cette soirée musicale insolite.


Le site du West Eastern Divan
Le site de Daniel Barenboim



Gilles d’Heyres

 

 

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