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Enfin!

Paris
Hôtel de Soubise
07/28/2009 -  
Serge Rachmaninov : Trio élégiaque n° 1
Alfred Schnittke : Trio avec piano
Felix Mendelssohn : Trio avec piano n° 1, opus 49

Trio Arcadis: Anne-Claire Lantenois (piano), Amandine Ley (violon), Sarah Veilhan (violoncelle)


Le Trio Arcadis



Enfin! Alors que le Festival «Jeunes talents» s’achemine vers sa conclusion, sur les quatorze concerts déjà donnés à l’hôtel de Soubise, seuls trois ont pu se dérouler en plein air. La dernière semaine s’annonce toutefois sous des auspices météorologiques nettement meilleurs que les deux premières, même s’il est heureux que deux dimanches de manifestations gratuites dans les parcs et jardins (voir ici) aient pu bénéficier d’un temps radieux. En tout cas, cela faisait belle lurette que le concert du soir n’avait pas dû renoncer à la cour de Guise pour se replier dans la salle des gardes: il faut s’en réjouir au vue de la nature festive et estivale de l’événement, ce qui ne dispense pas de constater que comme quelques jours plus tôt avec le Trio Archiduc (voir ici), l’acoustique du lieu favorise le piano au détriment des cordes.


Car après les Archiduc et les Dali (voir ici), c’est encore un trio (avec piano) qui était à l’affiche: né en 2001 de la rencontre de trois musiciennes issues des conservatoires nationaux supérieurs de Paris et Lyon, le Trio Arcadis débute par le Premier trio élégiaque (1892) de Rachmaninov. Moins connu et, surtout, beaucoup moins développé que le Second trio élégiaque, il offre une entrée en matière prudente mais qui a le mérite de ne pas en rajouter dans le sentimentalisme. Ecrit exactement un siècle plus tard, le Trio avec piano (1992) de Schnittke n’est autre qu’un arrangement de son Trio à cordes, de sept ans antérieur: comme chez le dernier Chostakovitch, l’œuvre présente un caractère accablé, grinçant, dépouillé, déchirant, et privilégie, vingt-cinq minutes durant, les tempi lents (un Moderato suivi d’un Adagio). La couleur d’ensemble est mate, voire aride, quand bien même le compositeur russe n’a pas perdu son goût pour le bariolage stylistique, faisant se télescoper tonalité et atonalité, sombres ruminations et réminiscences limpides.


Changement radical d’atmosphère après l’entracte, après ces deux pages graves: le Trio Archiduc ayant déjà joué le Premier trio (1839) de Mendelssohn, il aurait été intéressant de pouvoir entendre le Second trio, mais comme celui-ci est un peu moins prisé des interprètes, le Trio Arcadis a également préféré le mineur à l’ut mineur. C’est l’occasion pour lui de mettre en valeur ses qualités instrumentales, particulièrement celles de la violoncelliste et de la pianiste. Dans les deux premiers mouvements et, à un moindre degré, dans le finale, le dosage des effets et de l’expression semble un peu trop parcimonieux pour rendre justice aux élans de la partition, mais dans le Scherzo, une allure très soutenue fait oublier quelques approximations résultant de cette prise de risque. En bis, les musiciennes offrent le Presto non assai du Troisième trio (1886) de Brahms: une musique idéale pour ce moment de la journée, entre chien et loup, et qui semble leur parler davantage que Mendelssohn.


Le site du Trio Arcadis



Simon Corley

 

 

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