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Un Septuor à onze ans

Paris
Orangerie de Bagatelle
07/23/2009 -  et 26 juillet 2009
Johannes Brahms : Quintette avec clarinette, opus 115
Max Bruch : Septuor

Octuor de France: Jean-Louis Sajot (clarinette), Jacques Thareau (basson), Antoine Degrémont (cor), Yuriko Naganuma, Jean-Christophe Grall (violon), Laurent Jouanneau (alto), Paul Broutin (violoncelle), Michel Fouquet (contrebasse)


L’Octuor de France



Depuis dix-sept ans, l’habitude en est prise: dès la clôture du Festival Chopin, l’Octuor de France investit durant un mois l’Orangerie de Bagatelle pour cinq programmes généralement donnés chacun une première fois le jeudi soir, puis une seconde le dimanche après-midi, avec cette année, des séances supplémentaires le 17 juillet et le 15 août – le terme de «séance» renvoyant d’ailleurs aussi au cinéma, puisqu’en ouverture de ce festival annuel, a déjà été présenté le film muet L’Homme qui rit de Paul Léni, accompagné par une musique originale de Gabriel Thibaudeau. Pour le reste, du 16 juillet au 16 août, comme de coutume, le grand répertoire (Brahms, Mozart, Prokofiev, Schubert, Weber) alterne avec les raretés (Berwald, Glinka, Gouvy, C. Kreutzer, Reicha). De quoi convaincre les fidèles de l’Octuor, disposés, au cœur de l’été, à se laisser entraîner par le tempérament aventureux de son directeur artistique, le clarinettiste Jean-Louis Sajot: sans lui en effet, qui jouerait encore le Quintette avec clarinette de Samuel Coleridge-Taylor, le Sextuor de Hans Pfitzner, le Septuor d’Adolphe Blanc, l’Octuor de Ferdinand Thieriot ou bien celui de Felix Weingartner?


En ce jeudi soir, la mélancolie du Quintette avec clarinette (1891) de Brahms paraît de circonstance, alors que la pluie s’abat violemment sur les jardins, mais c’est comme si les musiciens s’ingéniaient à lutter contre cette alliance de la météo et de la partition, s’attachant à faire ressortir le caractère dramatique des réapparitions du thème liminaire et parfois même ce que le climat peut avoir de joyeux: les tempi sont allants, l’approche généreuse, la musique coule de source, la qualité instrumentale est au rendez-vous et l’ensemble, d’une parfaite homogénéité, donne à entendre un quintette avec (et non pas pour) clarinette – bref, c’est l’état de grâce.


Il faut renoncer à l’entracte, puisque la promenade parmi les roses et les paons n’est pas vraiment indiquée dans de telles conditions, et, toujours avec une présentation lue par Jean-Louis Sajot, l’on passe donc directement des ultima verba brahmsiens à un enfant prodige né en 1838: Bizet, qui écrivit son unique Symphonie à l’âge de dix-sept ans? Il s’agit en fait de Max Bruch: célèbre pour son Premier concerto pour violon mais également auteur de trois belles Symphonies qu’on aimerait entendre plus souvent au concert, il n’était âgé que de onze ans lorsqu’il composa son Septuor (1849). Publiée en 1985 seulement, la partition se conforme, en une petite demi-heure, au schéma classique en quatre mouvements: Allegro con brio de forme sonate précédé d’une introduction lente; Adagio finement ouvragé (en mineur), dont le thème principal s’apparente à une chanson populaire; Scherzo pimpant, avec son Trio opposant cordes et vents; Allegro vivace en forme de rondo, lui aussi précédé d’une brève introduction lente (en mineur). Ce dernier mouvement, dont les dernières pages seront bissées, évoque un autre surdoué, Mendelssohn, mais c’est encore à un génie précoce que l’œuvre fait avant tout penser, à savoir Schubert, sans toutefois oublier le Beethoven du Septuor, dont il reprend la tonalité (mi bémol), l’effectif – un second violon étant simplement substitué à l’alto – et, surtout, cette Gemütlichkeit qui devait exercer une influence considérable dans le monde germanique à l’époque Biedermeier. D’une grande fraîcheur, la partition met tous les instruments sur un pied d’égalité, réservant même à la contrebasse quelques interventions solistes, sans compter une brillante cadence du premier violon dans le finale.


Le site de l’Octuor de France



Simon Corley

 

 

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