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Frère et sœur en musique

Paris
Salle Pleyel
06/19/2009 -  
Johannes Brahms : Double Concerto pour violon, violoncelle et orchestre en la mineur opus 102
Ludwig van Beethoven : Symphonie n° 4 en si bémol majeur opus 60

Christian Tetzlaff (violon), Tanja Tetzlaff (violoncelle)
Orchestre Philharmonique de Radio France, Hartmut Haenchen (direction)


H. Haenchen (© G. Mothes)


« Double Concerto » : avec Christian et Tanja Tetzlaff, l’opus 102 de Brahms porte bien son nom. Le frère et la sœur se répondent, se font écho, lui plus tendu, plus distant, elle plus libre, plus lyrique, égaux en tout cas pour la beauté de la sonorité et la rigueur du jeu. On a, ce qui est finalement assez rare, l’impression d’entendre un duo plus qu’une addition de deux talents, et ce dans les trois mouvements. Le mouvement du Duo de Kodaly, donné en bis, paraît encore plus réussi, tant le violon et le violoncelle font assaut d’invention dans les couleurs, de verve rythmique, parfois d’humour. Il est vrai qu’ils s’y trouvent seuls, livrés à eux-mêmes. Est-ce à dire que Hartmut Haenchen les a bridés ou desservis ? Pas vraiment, mais il ne les a pas non plus aidés. Excellent chef d’opéra, il déçoit plutôt ici, peut-être parce qu’il a dû, au dernier moment, remplacer Mikko Franck souffrant. Une certaine raideur crispe sa direction, malgré la clarté des plans, la netteté des attaques, le refus des lourdeurs du pathos : l’Allegro manque d’homogénéité, l’Andante de lyrisme, le Vivace non troppo, pris trop vite, de verdeur populaire. L’orchestre, surtout, a du mal à passer en deçà de la nuance forte.


La Quatrième Symphonie de Beethoven – Mikko Franck avait prévu la Huitième – inspire davantage la direction. L’Allegro vivace va droit au but, sans sécheresse toutefois, avec des contrastes qui anticipent sur l’Orage de la Pastorale, conjuguant la cohérence de la forme et un sens évident de la narration – le chef d’opéra resurgit. L’Adagio aussi est vif-argent, ne marquant pas vraiment de rupture, un peu avare de nuances cependant, comme si le chef craignait de s’abandonner et de tirer la partition vers un romantisme plus tardif. Du coup, le Menuet paraîtra un rien trop carré, le Trio peu souriant. L’Allegro ma non troppo, en revanche, est conduit de main de maître, grâce à une tension rythmique impeccablement maintenue, confirmant la modernité de la lecture, la volonté de dépoussiérage, le prix à payer étant, de nouveau, une certaine sécheresse.



Didier van Moere

 

 

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